Sarraute tropismes
?Tropisme VI
1. Lecture
2. Analyse détaillée de chaque paragraphe
Dès la première phrase, on ressent la nervosité dans ses attitudes : elle saute de son lit (elle ne se lève pas), ce qui signifie qu’elle se réveille d’un bond, d’un seul coup, elle court (elle ne marche pas), … Cela correspond plus à un robot qu’à un humain.
Elle est âcre, ce qui signifie irritante, piquante, et serrée, doncpas détendue. Elle est également toute chargée de cris, comme une batterie ou de nouveau un robot est chargé d’électricité, ce qui la rend encore moins humaine. Les cris sont son énergie, ainsi que les « scènes », etc. dont elle est aussi chargée. Elle halète de colère. Ce mot est plutôt utilisé pour caractériser un animal. Le mot « fureur » montre qu’elle est enragée.
Elle va de chambre enchambre pour réveiller ses enfants qui ne doivent peut-être pas tous se lever à la même heure. Elle a une routine, des règles. Elle furète, ce qui est plus animal qu’humain. Elle s’active, et elle ne supporte pas que les gens trainent. Tout doit marcher selon ses règles, mais, comme elle n’est pas humaine, ses règles ne conviennent pas aux autres. Il est écrit qu’elle heurte la porte et non, comme nousdevrions le dire, à la porte. Cela nous fait penser qu’elle fonce dedans à la place de simplement frapper à la porte.
Elle a tout un horaire, une planification. Dès que quelque chose va de travers, elle le dit.
Tout semble se passer très vite : le déjeuner est servi, puis froid et enfin, après avoir attendu depuis deux heures, glacé. Le tout est expliqué en une seule phrase. De même, il ne sepasse que très peu de temps entre le matin, midi (le déjeuner) et 4 heures (le café). Nous, lecteurs, sommes essoufflés en lisant le texte.
Elle accorde beaucoup d’importance au déjeuner ; elle trouve les gens faibles s’ils ne mangent pas leur repas chaud.
Les enfants sont habitués et se plient à ses exigences, font ce qu’elle veut, sinon elle explose comme une machine. Elle trouve insultant qu’onne respecte pas ses règles, ses habitudes. Elle ne réfléchit pas plus loin et ne se remet pas en question : elle pense que c’est eux et pas elle qui ont un problème.
Elle trouve inconcevable de ne pas respecter ses règles ; si on ne fait pas fonctionner une machine comme il faut, elle ne marche pas (elle a besoin de tous ses boulons, …).
Les choses sont puissantes : il faut les respecter. Ellearrive à diriger ses enfants à travers les choses.
Ils ont l’air naturel et doux. Ils sont polis, humains et n’ont pas besoin que l’on réchauffe le café pour eux. Elle s’inquiète pour le café, mais pas pour les gens (qui ne respectent pas ses règles).
Ils la repoussent du revers de la main (pas la paume), donc ce n’est pas vraiment important, mais pour elle cela correspond à une claque.
Ils nes’arrêtent pas un instant à elle qui se prend pour le centre du monde, ils le font naturellement, mais elle se met à les haïr pour cette petite phrase polie, sans pourtant le dire.
Le point d’exclamation montre que les choses sont importantes pour elle. C’est avec cela (source, instrument) qu’elle se charge en cris, … Elle est programmée, utilise les choses comme une arme pour le triomphe etl’écrasement (comme pour la guerre). Le mot « instinctif » nous fait penser à un animal.
Elle ne peut pas supporter que les gens ne respectent pas les choses. Si on était près d’elle, on était privé de droits, de liberté. Le groupe de mots « esclave rampant » renforce cette idée : un esclave n’a pas de liberté et, s’il est rampant, il se trouve plus bas. Les choses sont au-dessus de lui, et il estécrasé. Il est surveillé et traqué : ce sont des termes militaires. Ceux qui vivent près d’elle sont constamment enfermés, suivis et surveillés, comme dans une prison.
Ils aimeraient s’enfuir, pouvoir respirer, mais dès qu’une fenêtre ou une porte est ouverte, elle dit de la fermer.
Il n’y a plus beaucoup de phrases complètes, seulement des phrases nominales, car tout doit aller très vite,…