Rilke
Quelques images pour Rilke
« Nul ne peut parler de Rilke sauf lui-même », prévenait Maurice Betz, son ami.
Certes Rilke vous glisse entre les doigts dès que vous essayez de le saisir, de lecomprendre. Mais quelques éclairages pourraient néanmoins être utiles.
Nous sommes les abeilles de l’Univers. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or del’invisible.
Rilke fut aussi cette abeille butinant entre les roses et la mort. Sa poésie en est un étrange mélange de roses et de mort.
Rilke se disait l’amie parfait de la rose, il la respiraittoute entière en tant que symbole de vie, à Muzot il les cultivait. Il rêvait de donner son nom à une nouvelle variété de roses.
Pour lui elles étaient existentielles, mystérieuses, enserrant la vie enleur intérieur. Elles étaient aussi un lien entre la vie et la mort des choses, la mort tout court.
Ce soir s’effeuilleront les roses,
trop pleines d’elles-mêmes, en douces agonies.
Ô mon enfant,ô mon amie vas y -:
La vie s’éclaire dans la mort des choses. (Ébauches et fragments en français)
Et l’autre force qui parcourt bien de ses poèmes est la mort.
La rose est parfum, elle est partoutet inexprimable presque comme la musique qui expire en s’exhalant. Il croit aux forces cachées de la terre.
La liaison avec ces forces se fait par la rose, par l’arbre. L’arbre essentiel pour lui etaussi l’animal qui sent et pressent et voit l’ouvert avant nous et nous est supérieur, comme l’oiseau et le chien, grand ami de Rilke.
L’autre présence est la mort. Non pas la mort vue par lesreligions, mais celle qui va plus loin que l’au-delà.
Comme le souligne Angelloz toute l’œuvre de Rilke semble « une explication avec la mort », la mort métamorphose, la mort fruit mûr. Mais cela est plutôtun refus du néant malgré la hantise du temps qui fuit. L’homme est pour lui en désaccord intérieur, cherchant douloureusement l’impossible accord. Rilke fait sien le mot de Goethe:« Meurs et…