Religion
Elie Barnavi part d’une idée générale, selon laquelle, « rançon de cette laïcité à la française », les occidentaux ignoreraient « à peu près tout » de la religion. Perception qui nous semble trèscontestable, car elle mésestime la persistance du religieux, dont certains rationalistes prédisaient la disparition, et la puissance de groupes de pression comme d’églises émergentes. Voir notamment auxEtats-Unis d’Amérique, ou en Europe centrale. Quant à la France, nous pouvons faire confiance à son président pour remettre au premier plan ses racines chrétiennes.
L’ensemble du livre s’adresse aulecteur dans un dialogue familier en exposant neuf « thèses » :
D’abord, « Religion est un mot valise. » Certes, en effet « ce terme vague et commode recouvre des croyances et des mythes, despratiques et des institutions, des textes et des traditions, des lieux et des itinéraires, la violence du sacrifice et la consolation de la prière, la fraternité des fidèles et la guerre contre l’infidèle,des figures de dieux et de saints, de héros et de vilains. » Ensuite, dans la plupart des sociétés, « Toute religion est politique. » Religion et autorité se confondent, et l’individu se met au ban de lasociété s’il s’exclut de la religion, qui définit deux mondes séparés : « nous » et « les autres », les infidèles, qu’il convient de convertir ou combattre. Un projet divin « fonde l’équilibre del’univers. C’est là que la religion puise sa force coercitive, c’est pour cela qu’elle est irrésistible. Résister à l’ordre social, c’est résister aux dieux. » Comment ne pas être d’accord ? De même pourles propositions suivantes « Le fondamentalisme est une lecture particulière de la religion », « Le fondamentalisme révolutionnaire est une lecture totalitaire de la religion » et « Les religionsrévélées connaissent plus que d’autres la tentation du fondamentalisme révolutionnaire ». Et l’auteur de remarquer « Les Ecritures sont des auberges espagnoles, on y vient avec ce qu’on a et l’on y…