Rédaction sur « la part de l’autre » d’e.e.s.

novembre 24, 2018 Non Par admin

La thèse de ce roman, Hitler était un homme comme vous et moi, est dérangeante à plus d’un titre. D’abord, qu’on le veuille ou non, toucher à cette période n’est jamais innocent et toujours hasardeux. Peux-t-on rire de tout, peux-t-on faire de la fiction avec tout ? Eternelles questions dont les multiples discussions autour de La vie est belle de Benigni donnent une image assez représentative dugenre de polémiques qu’elles peuvent développer. Ensuite par ce qu’en vous faisant rentrer directement dans l’intimité d’un monstre comme Hitler vous vous rendez compte que ce n’est pas un démon issu de l’enfer, ce serait trop simple. C’est bien un homme. Ca paraît évident mais subitement vous vous rendez compte que la potentialité de ce Mal absolu est aussi en vous.

Donc en 1908 Adolf H. etHitler sont une même personne, un même homme -ou plutôt un adolescent. Ils sont ce jeune orphelin qui fut choyé par une mère entièrement dévouée morte trop jeune, et méprisé par un père alcoolique et violent. Ce jeune orphelin aussi malheureux qu’antipathique et persuadé d’être dote d’un grand talent, persuadé qu’il sera un grand homme – comme sa maman lui a toujours dit. Mais le 8 octobre va lesenvoyer vers 2 destins très différents. L’un se sentira rejeté par la societe et – faute d’avoir accepté de se remettre en question- continuera a se faire rejeter par la societe et a rejeté la réalité pour s’en créer une autre bien a lui. L’autre poussé et encouragé par ce premier succès acceptera – avec difficulté au début- de se faire remettre a sa place, de faire faces a ses peurs, a sesnévroses. Et c’est le contact à l’autre qui fera la différence – et je parle aussi bien d’amitié que d’intimité- la part que l’autre apportera a celui qui aura choisi de laisser la porte un peu ouverte.

Il est très dur de parler en quelques mots de ce livre qui nous pousse, nous lecteur, à nous poser une multitude de questions sur l’humanité en général et sur soi même en particulier. Le but de ce livreest de montrer qu’Hitler n’est pas né monstre, il est né homme comme vous et moi. Et aussi dur que ça puisse être de l’accepter, personne ne peut nier qu’Hitler était un homme. Un homme fanatique et monstrueux, enfermé dans une idéologie atroce, un homme qui a traumatisé humanité entière et le peuple juif en particulier, un dictateur immonde, un homme qui représente le Mal sous toutes ses formes,mais -encore une fois- un homme, un membre de notre espèce. Certains pensent peut être qu’Hitler était génétiquement programmé pour être un monstre et je pense que moi-même, avant de lire ce livre je le pensais aussi inconsciemment, mais c’est faux. Hitler était un homme banal qui est devenu un criminel impardonnable. Il n’est pas né avec cette idéologie en tête, il était même pas antisémite avantla première guerre mondiale !

Bien sur certains me diront ‘a quoi bon », « ça nous fait une belle jambe de savoir ça » « on ne refait pas l’histoire », « le mal est fait », ou encore « nous ne saurons jamais pour sur s’il aurait pu être autre ». A cela je répondrais que cela ne sert pas a rien, que ce livre nous apprend qu’aucun homme n’est à l’abri de devenir un monstre et de par le fait, que nous nesommes pas à l’abri d’un 2e Hitler. Et refuser d’essayer de comprendre pourquoi et comment un homme banal comme vous et moi est devenu « la bête immonde » alors qu’il aurait pu devenir peintre -par exemple- c’est refuser d’admettre que ça pourrait recommencer, c’est refuser d’admettre que l’inhumanité dont Hitler a fait preuve est partie intégrante de l’humanité, c’est penser – à tort- qu’Hitlerétait un être unique en son genre et en dehors de humanité donc qu’il n’y aura pas d’autres « Hitler ». Mais surtout, comme le dit EES dans son journal a l’issue du livre, « si vous voulez que ça recommence, ne cherchez surtout pas à comprendre ».

Résumé

« 08 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l’Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il…