Réaction / prise de position faces aux manifestes « pour un québec lucide » et « pour un québec solidaires »
Réaction / Prise de position faces aux manifestes « Pour un Québec lucide » et « Pour un Québec solidaires »
Au cours des dernières années, les manifestes « Pour un Québec lucide » et « Pour un Québec solidaire » ont suscité un débat qui amène autant les élus que la population en général à se questionner en ce qui a trait à l’avenir de la province. Les « lucides » font un appel au changement desmentalités avec lequel je suis plutôt d’accord. Par contre, au niveau des constats faits et des solutions proposées, je trouve que les 2 manifestes ont leurs forces et leurs faiblesses.
Au sujet du déclin démographique, il est important de noter que les chiffres sur lesquels se basent les « lucides » contredisent les études les plus récentes . Cela est en partie dû à l’augmentation du taux denaissance au cours des dernières années. On peut penser que les instances gouvernementales ont compris le message en adoptant récemment plusieurs mesures favorisant les naissances. Par conséquent, je crois que les « lucides » exagèrent le problème. Les « solidaires », de leurs côtés, font dire ce qu’ils veulent aux chiffres. Leur argument qu’il se produit plus de richesse par habitant n’offre aucuncomparatif (avec les États-Unis par exemple qui demeure notre principal partenaire commercial). On peut affirmer que cette augmentation doit se refléter également dans la majorité des autres pays industrialisés. De plus, on parle de l’augmentation des salaires versés au lieu de parler du pouvoir d’achat, qui a probablement diminué. D’un autre côté, je suis d’accord avec les « solidaires » ausujet de la répartition de la richesse. Par contre, je doute fortement que l’écart entre riches et pauvres diminuera au cours des prochaines années pour une raison bien simple : l’homme est-ce qu’il est, c’est-à-dire avide et assoiffé de pouvoir. Les riches trouveront toujours un moyen de s’enrichir, peu importe les mesures mises de l’avant. Je crois que ce problème ne commencera pas à se régler avantquelques générations, lorsque les mentalités auront réellement évolué. Une des conséquences du vieillissement de la population est l’augmentation des coûts en santé. Les « lucides » ont le mérite d’amener plusieurs solutions afin de financer cette hausse de dépenses. Encore une fois, je trouve que les « solidaires » utilisent mal les statistiques à cet égard. Ils comparent le pourcentage du PIBinvesti avec celui des États-Unis, qui ont pourtant un système fondamentalement différent. Je crois qu’ils auraient dû comparé avec des pays ayant également un système public, même s’il ne s’agit pas de partenaires commerciaux puisqu’on doit comparer « des pommes avec des pommes ».
À propos de la dette publique, je pense qu’il s’agit d’un réel problème et que plus on attend, en tant que société,pour s’attaquer à sa réduction, plus ce problème prendra de l’ampleur. Comme les « lucides », je crois que sa réduction est indispensable pour se donner plus de marge de manœuvre et que cela aura un impact certain sur les prochaines générations. Les « solidaires », eux, essaient de démontrer que ce n’est pas un problème urgent. Quelle importance? Allons-nous attendre d’être « pris à la gorge »avant de faire quelque chose? De plus, se comparer à ce sujet ne sert absolument à rien à part se consoler et se dire que l’on n’est pas si pire après tout. Je constate que, comme moi, les 2 manifestes sont d’accord pour un investissement massif en éducation. Je crois à l’importance de ces mesures, non seulement pour former une main d’œuvre de qualité, mais également pour assurer la survie de laculture québécoise. Je pense que les « solidaires » apportent de meilleures idées en s’inspirant des pays scandinaves. Par contre, les « lucides » visent juste avec l’abandon des frais de scolarité. Il ne faut pas oublier que nos institutions d’enseignement sont en concurrence avec celles des autres provinces et de nos voisins du sud. Il est plus facile qu’avant pour un étudiant de choisir d’aller…