Protection sociale et solidarité active
Chapitre 8: Protection sociale et solidarités collectives
Les risques sociaux autrefois assurés par la famille, l’hospice, ou la propriété, sont aujourd’hui assurés par des solidarités collectives organisant la protection des individus. Différents modèles d’Etat providence ont ainsi vu le jour, donnant aux différents interlocuteurs que sont l’Etat, les employés ou encore les employeurs, desniveaux de responsabilités différents.
# Comment fonctionne la protection sociale dans les sociétés contemporaines ?
Ces systèmes sont aujourd’hui remis en cause, car la couverture des risques sociaux est de plus en plus importante, et les besoins augmentant, le financement commence à poser problème. Certains mêmes remettent en cause la légitimité de ce système, d’autres insistant sur leprincipe de solidarité.
# Quelles sont donc les causes de la crise que traverse l’Etat providence ?
C’est la constitution qui garantit à l’individu, notamment la mère, l’enfant, et la personne âgée, la protection de la santé, le repos, la sécurité matérielle. La collectivité se doit également de pourvoir aux besoins des personnes qui, en raison de leur âge, état physique ou mental, se trouvent dansl’incapacité physique ou mentale de travailler.
I Les solidarités collectives face aux risques sociaux.
La solidarité familiale a été remplacée par la solidarité des collectivités, appelée système de protection sociale. Comment se sont-elles développées, par quels mécanismes, et comment remplissent-elles leurs fonctions ?
A – La construction de l’Etat providence
1/ Le travail,berceau de la protection sociale moderne.
La naissance de la protection sociale provient d’une mutualisation des risques sociaux par les personnes travaillant.
De manière historique, c’est la famille la première qui assumera la solidarité intergénérationnelle, notamment par le choix d’avoir un nombre élevé d’enfants, les soins étant assurés, au niveau européen, par les diverses communautésreligieuses, les corporations, compagnonnage, nobles et propriétaires terriens.
Mais il faudra véritablement attendre l’arrivée du capitalisme, pour voir se développer les risques et besoins sociaux : sous l’impulsion des classes ouvrières, la première protection sociale voit le jour. Sont ainsi concernés, les risques suivants : accidents, chômage et maladies dont beaucoup sont professionnelles,conduisant ainsi à la création des premières sociétés de secours mutuel….
Le salariat sort progressivement de son « indignité », notamment par le vote, en 1910, des retraites paysannes et ouvrières, puis par l’arrivée des trente glorieuses. Désormais à l’abri des hospices et de l’absence de revenus, les ouvriers apprennent à négocier avec leurs partenaires sociaux, d’autant plus que cette protectionpermet de stabiliser la classe ouvrière, et de la rendre efficace.
2/ L’intervention croissante des pouvoirs publics.
Quelques dates :
1850 : lois sur les sociétés de secours mutuel,
1898 : loi sur les accidents du travail,
1910 : lois sur les retraites paysannes,
1932-39 : lois sur les allocations familiales,
1945 : création de la sécurité sociale, couvrant la maladie, la vieillesse,l’invalidité et le décès.
1958 : création de l’assurance chômage,
1975 : lois sur le handicap,
1982 : loi sur la retraite à 60 ans,
1988 : création du RMI,
1991 : création de la C.S.G.
1999 : création de la C.M.U.
L’étendu de la zone de besoins couverts par la protection sociale va inévitablement accroître les dépenses publiques.
En fait la croissance forte connue durant les 30 glorieusesvient du fait que, par l’obtention d’une protection sociale, les personnes ont eu ainsi la possibilité de consacrer une plus grande part de leur salaire à la consommation, et non à une épargne de prévention d’éventuelles absences pour maladies.
Révolution industrielle + consommation de masse et protection sociale = forte croissance et gains de productivité.
La notion d’Etat providence…