Politique d’octroi de crédit
Gestion du risque client et décision d’offre de crédit dans les institutions de micro finance au Cameroun
Cyrille ONOMO, Doctorant à l’Université de Douala (ESSEC)
BP : 1931 ESSEC Douala, Tél.: (237) 977.31.04, Email : [email protected]
Résumé
Depuis toujours, le prêteur dans son activité de prêt fait face à de nombreux risques parmi lesquels le risque de non remboursement del’emprunteur. Ce risque est davantage une préoccupation pour un prêteur comme les IMF lorsque son emprunteur évolue dans un environnement aussi exacerbé tel celui du petit entreprenariat camerounais. Ainsi les responsables des IMF en matière d’octroi de crédit aux petits entrepreneurs exigent pour faire face au risque de non remboursement de façon à le réduire que ces derniers dans la gestion quotidiennede leurs entreprises mettent un accent sur une saine gestion de leur trésorerie, s’investissent à construire un important tissu relationnel et une excellente réputation dans les affaires.
Mots clés : Sélection adverse, Alea moral, Modèles d’information, Facteurs contraignants, Institution de micro finance, petit entreprenariat camerounais.
Abstract
It is generally accepted that themoneylender in his lending activity faces many risks among which is that of non repayment. This risk is more of a concern for the moneylender just like for a small finance company when its borrowers operates in an important environment such as the Cameroonian small size entrepreneurship. Thus, small finance house officials with regards to lending to small contractors, and in order to reduce this risk,require that such contractors in the day-to-day running of their companies should stress on a sound management of their accounts, build an important relational knot and an excellent business reputation.
Key words: Adverse selection, Moral hazard, informational model, incentives mechanisms, Microfinance Institution, Cameroonian small size entrepreneurshipINTRODUCTION
La micro finance au Camerounet dans nombreux pays d’Afrique au sud du Sahara est une importante activité économique. En effet, la crise bancaire et les politiques d’ajustement structurel des années 1980 ont contribué à la baisse des investissements publics dans ces pays. Ces nations s’appuient aujourd’hui sur les micro et petites entreprises du secteur privé pour une véritable relance économique (Dirat, 2002). Face auxdifficultés de financement que rencontrent ces unités de production, la micro finance est présentée comme la solution idoine. Elle offre des services et des produits aux populations évoluant pour l’essentiel en marge du système bancaire classique. Grand nombre de ces personnes étant des pauvres, la micro finance est ainsi devenue un mécanisme privilégié pour la lutte contre la pauvreté et de promotiondu petit entreprenariat. Plusieurs expériences montrent que la micro finance peut aider les pauvres à augmenter leurs revenus, à créer des entreprises viables…etc. En leur facilitant l’accès à des services financiers, la micro finance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté (Mosley, 1998, Kevane, 2001, Morduch, 2003). Par exemple, les revenus généréspar une activité financée par la micro finance non seulement permettent à cette activité de se développer mais ils contribuent également au revenu du ménage, et par la même à la sécurité alimentaire, à l’éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé etc. Ainsi, la micro finance pallie l’un des problèmes économiques les plus importants dans les pays pauvres, à savoir celui du coûtélevé et de l’accès difficile au crédit pour une grande majorité des populations. Lors d’une enquête réalisée par la COBAC en 2001, il ressortait que la micro finance dans la sous région Afrique centrale mobilise 26,5 milliards d’épargne et accorde 13,7 milliards de crédit (Wampfler, 2001).
D’après la théorie de l’asymétrie d’information, le prêteur fait face aux risques de l’emprunteur lors…