Phedre
I – Aveux de Phèdre
Elle se croyait jeune. Vers 8 : la perspective du départ d’Hippolyte l’amène à se réveiller. Elle passe du vous au tu, cette transition marque le début de ses aveux. Ellequalifie Hippolyte de « cruel » parce qu’elle lui affirme un amour impossible, celui qu’on aime fait souffrir. Le terme « cruel » fait parti du vocabulaire galant. L’exclamation « tu m’as trop entendue ! »appartient au vocabulaire de la révélation, entendre est à prendre au sens littéraire, c’est à dire celui de comprendre, vouloir dire. « Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur » (vers 9) : pour te dire lavérité, il a tous les éléments pour comprendre. Vers 10 et 11 : le terme « fureur » désigne sa passion amoureuse, « connais donc Phèdre » = saches qui est Phèdre, elle passe de « J’aime ! » à « je t’aime » :c’est un aveu qui lui est comme arraché : vers 32 : « cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? ». Phèdre elle-même a un fils : « tremblante pour un fils » (vers 33). Elle vient d’apprendre la faussemort de Thésée et elle a peur qu’Hippolyte appelé à succéder à son père l’écarte de la succession. En fait, ses « faibles projets » (vers 35) de parler de son fils ne sont pas faibles : elle ne tientpas : « un cœur trop plein de ce qu’il aime » (vers 35). Son aveu est involontaire, c’est une passion qui la domine et qui est plus forte que son amour maternel. Passion vient du latin patium quisignifie souffrir, et cette souffrance est plus forte qu’elle et elle destructrice d’abord pour elle-même. Le terme « fureur » au vers 10 désigne cette passion. Au vers 28 : le verbe languir (« j’ai langui »)montre combien elle est déprimée et accablée, « j’ai séché » montre son assèchement, la perte de sa vie et le terme « feux » est l’image du feu qui la brûle, le terme « larmes » opposé à « feux » montre bienque son feu intérieur l’assèche complètement. Son bouleversement intérieur qui est aussi bien physique que moral montre qu’elle est en dépression. Le vocabulaire de la folie au vers 13 montre que la…