Peut on vivre conscient, c’est à dire, avoir une connaissance de soi et du monde extérieur, et sans avoir d’illusions ?

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Intro = Peut on vivre conscient, c’est à dire, avoir une connaissance de soi et du monde extérieur, et sans avoir d’illusions ? Au premier abord, cela semble impossible car la conscience, qui définie l’Homme, est, en elle-même, imparfaite. Les sens le sont et l’on peut s’en apercevoir avec les illusions d’optique, mais ce ne sont pas les illusions que nous traiteronsprincipalement car, celles-ci sont purement techniques. La mémoire est limitée et inexacte, l’imagination provoque parfois, en nous, des confusions entre désir et réalité. La religion est aussi une illusion, crée par les Hommes, tout comme le sont l’éducation et la morale. Ces éléments sont à la base des confusions les plus graves de l’humanité et nous enferme souvent dans l’erreur de prendre nosdésirs pour des réalités.

1)
Pourtant, on pourrait imaginer un moyen de se libérer de ses illusions. Il faudrait pour cela remettre en cause une bonne partie de notre éducation fondée par une morale, définie par l’Homme lui-même. Cet effort pourrait même peut être aboutir à la découverte d’une Verité qui transformerait notre perception, jusque là faussée, de notre environnement.
Platon,philosophe grecque (420- 340 av. JC), illustre la conscience comme une caverne dans laquelle les définitions, les sens et la religion, empêchent les Hommes d’accéder à la vérité.
Au fond de la caverne, des hommes sont enchaînés par la perception (matérialisée par des chaines). De là, ils ne voient qu’une lueur de lumière car une cloison bloquent leur champs de vision. Ce mur représente, en fait, lesdéfinitions qui empêchent la réelle représentation des choses (si tant est qu’il y en est une, propre à chaque chose). La lumière qu’ils aperçoivent est celle d’un feu, derrière ce mur, placé en haut d’une montagne. C’est dans cette lumière que réside la religion, la morale et l’éducation, qui sont censés nous éclairées et nous guider dans nos actes. C’est en fait, l’opinion ,sous toutes sesformes, qui nous pousse à voir les choses d’une certaine façon. Mais selon Platon, il existerait une vérité, hors de la caverne. Selon le philosophe, la conscience est pleine d’illusions, apportées par différents éléments. Cependant, il prétend que hors de cette grotte, la vérité existe et qu’il faut combattre ces illusions pour en sortir et la découvrir. L’exterieur de la caverne, est appellé parPlaton « le monde des idées ».
Le Banquet, extrait de son œuvre Le Phèdre, donne même la définition du Beau.Il est possible selon lui d’atteindre l’essence des choses, une vision presque divine. Il en déduit ainsi que la perception peut être parfaite, dès lors qu’on sort des opinions, des définitions communes. On pourrait avoir accès à la vérité, être donc conscient et sans illusions.

2) Maisadmettre, comme Platon qu’il y ait « Une Vérité » reviendrait à en fixer une autre définition, toujours aussi indiscutable, et qui engendrerait des exclusions de personnes aussi peu justifiées que le sont les règles de la morale, de l’éducation et de la religion.
Ainsi, si une personne ne se retrouvait pas dans cette définition du « beau », elle se verrait incomprise et exclue de la société.Définir une fleur comme tel ne paraît pas très dangereux, mais définir le « beau », c’est à dire, donner une définition subjective à un goût, à un sens, semble plus problématique. Lorsque le gouvernement du IIIe Reich, (Allemagne, 1933) donne une définition de l’Homme, c’est toute une communauté exclue de cette définition, qui se retrouve victime d’un génocide.

Le langage est apparu et a permisaux hommes de se rapprocher les uns des autres en trouvant des points communs sur les choses qui les entourent. La fleur est donc devenue « une fleur » pour tous les être et ils s’accordèrent sur une même définition, pour tout ce qui constitue leur environnement. Le mot est alors devenu la façon d’exprimer une représentation générale, de façon absolue, car un objet se détermine presque…