Pascal divertissement
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Les Pensées de Blaise Pascal sont une vaste apologie, une défense de la religion chrétienne. Il marque ainsi son attachement aux jansénistes et prend définitivement position en leur faveur en 1657 (date à laquelle sont publiées Les Provinciales) dans la querelle qui les oppose aux jésuites. Ildéfend leur conception de la grâce divine : une vision pessimiste de la grâce et du péché. L’homme en effet n’a aucun recours qui lui permettrait d’accéder à son salut. Dieu seul décide de le damner ou de lui accorder la grâce : il n’a donc pas de libre arbitre. Alors que du point de vue des jésuites, l’homme peut tenter de racheter ses fautes par des actions vertueuses (par exemple la charité) etgagner ainsi son salut.
L’œuvre est divisée en quatre grands mouvements :
le tableau de la misère et de la grandeur de l’homme et des sociétés
le constat de l’ignorance du vrai bonheur, qui caractérise l’homme
la nécessité de la recherche de dieu
les preuves de l’existence de dieu.
Cependant, les Pensées demeurent une œuvre inachevée et fragmentaire ; il ne nous en reste qu’unepartie.
L’engagement de Pascal en faveur de la religion chrétienne : démonstration et conceptionPascal milite en faveur de la religion chrétienne. C’est pourquoi il désire avant tout écrire pour ceux qui ne croient pas, les athées. Il est indispensable qu’ils prennent conscience de la misère de l’homme sans dieu sur terre. Le vrai bonheur réside en effet dans cette quête, qui consiste à rechercherDieu au cours de sa vie. Il procède donc à une démonstration savante et ingénieuse, qui a pour objectif de montrer l’homme tel qu’il est, c’est-à-dire un être misérable, qui se complaît dans des basses occupations, indignes des créatures de dieu.
Les activités des hommes sont présentées négativement par Pascal. En effet tout ce que les hommes considèrent comme des activités nobles etimportantes ne sont en réalité que de basses agitations.
A plusieurs reprises il utilise des négations pour montrer la vanité de toutes ses actions : « on n’achète, on ne recherche, etc. » Le fait qu’elles soient toutes évoquées sur le même plan prouvent que Pascal les considère aussi futiles les unes que les autres.
Par ce biais, il désire mettre en évidence la faiblesse de l’homme, qui nie sa misérablecondition : face à l’ennui et au néant l’homme ne fait pas le poids, il est incapable de surmonter cette peur viscérale de la mort et tout son comportement se ressent de cette impuissance. Il est aveuglé par une vie basée sur l’agitation et l’illusion. l’homme attache de l’importance à des activités futiles et inconséquentes : les honneurs, la richesse et l’argent, le faste et le luxe, ledivertissement. Il fuit l’idée de sa mort et de sa finitude dans une course effrénée de divertissements. Mais, il se trompe en recherchant le bonheur dans les soi-disant plaisirs de la vie sensible et terrestre, alors qu’il devrait consacré sa vie à dieu.
En effet, si l’homme est misérable c’est parce qu’il est privé de dieu. Pascal sait d’autant mieux le désarroi dans lequel il se trouve, qu’il afréquenté les milieux mondains. Il s’adresse donc sans doute aux libertins, qui n’ont cure de sa morale.
L’évocation de la condition humaine : un homme faible et misérableIl va s’agir de voir pourquoi l’homme est éternellement insatisfait et fondamentalement malheureux.
Le malheur de l’homme provient certainement de sa faiblesse physique, Pascal n’hésite pas à évoquer ouvertement la mort, c’est-à-direla finitude de l’homme sur cette terre (« notre condition faible et mortelle ») mais également à souligner sa faiblesse intellectuelle qui consiste à éviter la pensée de la mort au lieu de l’affronter. (« …et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près »)
Et c’est justement cette peur viscérale de la mort et de l’au-delà qui poussent les hommes à fuir leur…