Parler français
Parler français
Introduction :
Le français est une langue romane qui constitue la langue officielle de la République française. Elle est également le principal véhicule de la pensée et de la culture française dans le monde. La langue française a cette particularité que son développement et sa codification ont été en partie l’œuvre de groupes intellectuels, ou d’institutions, comme l’Académiefrançaise. C’est une langue dite « académique ». Toutefois, l’usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui malaxèrent cette langue vivante au cours des siècles.
C’est d’ailleurs toute la problématique actuelle. Dans un pays où les disparités de langage sont souvent symétriques aux disparités sociales, où la révolution technologique rend difficile une utilisation optimale de notre langue et oùles détracteurs de l’orthographe se font de plus en plus nombreux, on peine à gérer les évolutions du français.
Faut-il accepter les incessantes évolutions du français ?
Il est impensable de ne pas conserver un langage commun dans notre société, mais se nourrir des évolutions est la propriété reine d’une langue vivante.
I Nous devons être capables de tous parler le même français :
1) Chacunse doit de suivre une stricte application de notre langue :
Le rayonnement de notre langue est intimement lié à la puissance du roi puis de l’Etat. De l’Ancien Régime à la révolution et jusqu’à la IIIe République, on observe une constante dans le domaine du pouvoir, la faute d’orthographe devenant même un péché laïc. Cette caractéristique représente à la fois une force et une faiblesse : sil’autorité et l’Ecole tiennent leur rang, le français s’épanouit ; si les institutions déclinent, s’effacent, n’écrivent plus l’avenir, le français s’en trouve affecté. Pendant une longue période, parler français a été une application de règles strictes, ce qui n’est plus forcément le cas dans notre époque contemporaine.
Symbole des difficultés de nos institutions à maintenir une préoccupationfrançaise pour sa langue, le Dictionnaire de l’Académie française n’est pas forcément l’ouvrage de référence pour tous. Pas question d’être tendance à tout prix, de courir après les néologismes quand un terme existe déjà pour désigner la même chose ou la même idée. Ainsi, le dictionnaire de l’Académie recense 35 000 termes environ, quand le Petit Robert affiche fièrement sur sa couverture 60 000 mots. Lepeuple français, s’il voit avec inquiétude l’intransigeance de l’Académie française, utilise volontiers des dictionnaires plus classiques comme le Robert ou le Larousse.
Si chacun se doit respecter la langue de notre pays, ces divergences montrent la part de liberté qui existe dans l’art de parler français. Un exemple que l’on pourrait illustrer grâce à la ponctuation. Il existe en effet desrègles de ponctuation totalement fixes, comme la majuscule au début de la phrase ou le point à sa fin. En revanche, comme l’explique François de Closets dans son livre, d’autres éléments de ponctuation peuvent être utilisés à la guise de celui qui écrit ou parle, laissant un rôle d’acteur à chaque personne au sein de son langage, malgré les règles de base.
Parler un même langage permet de vivre avecles autres en société. Si deux personnes ne parviennent pas à se comprendre, la situation devient inquiétante et c’est à cet instant qu’un respect des règles peut être très utile.
2) Le langage est la base du bon fonctionnement d’une société :
Les disparités sociales et culturelles dans notre pays ont créé un fossé qui peut se révéler particulièrement embêtant. Imaginons un instant larencontre d’une dame, appartenant à une classe bourgeoise aisée, utilisant un français classique et soutenu, et d’un jeune adolescent de banlieue, employant le langage de la rue et ses mots détournés et argotiques. A ce moment, chacun des deux protagonistes croit parler le français, celui qu’il connaît. Pourtant, le dialogue est impossible.
Cet exemple montre différentes conceptions de la…