Nouvelle concours louis guillou 2011

décembre 11, 2018 Non Par admin

Trois ! Deux ! Un ! Non non ! Ce n’est pas un compte à rebours mais mes dernières notes sur 20, tel était mon quotidien scolaire au collège Marc Monfort. Je m’appelle Bilhal Hashbiloul, je venais d’avoir 17 ans et je m’apprêtais à passer le brevet des collèges. C’est déjà le premier jour de l’examen, nous entrons dans la salle, toujours la même, aussi silencieuse que l’année précédente, celle quifut le théâtre de mes déboires. Spacieuse, avec ses toutes petites fenêtres rectangulaires ne laissant passer que trop peu de lumières donnant à la salle cet aspect de prison avec ses cellules cubiques et obscures. Elle possède toujours ses tables carrées et individuelles séparées par un espace régulier de manière à éviter d’éventuelles tricheries, cette salle me rappelle mon premier échec…Comme avant chaque contrôle, j’entre dans la salle sans grande motivation, sachant que je ne saurais répondre à seulement quelques questions. Malgré mes efforts, mon année scolaire ne fut pas une réussite… Depuis que ma famille et moi étions arrivés en France, je n’eus que peu de temps pour travailler. Étant le seul homme de la maison, j’avais beaucoup à faire avec mes six sœurs. Mon espritn’était donc pas au travaille en dehors du temps scolaire sauf lorsque venait la fin du trimestre et que je recevais mon bulletin, seul rappel du collège, qui semblait n’intéresser que ma propre personne. Mais ce jour-là, cela allait être différent, je n’échouerais pas ! Malgré mon manque de connaissances j’avais une idée en tête… Après avoir passé le seuil de la porte, je prendrais place à côté deJean-Charles-Edouard, un ami, premier de classe, inégalable et insoupçonnable mais un peu froussard. Il reflète à lui seul la réussite scolaire, venant d’une famille aisée, soudée, sans problème particulier, s’intéressant à son travail et ayant d’excellentes notes. Je l’avais convaincu qu’à la moitié du temps, il me passerait discrètement son brouillon où il aurait inscrit de nombreuses réponsesque j’utiliserais pour remplir ma copie ! Voilà, nous sommes en place, mais une mauvaise surprise nous attend, le professeur chargé de nous surveiller durant l’examen entra dans la salle, ce n’était autre que madame Larpon avec ses cheveux raides et ses lunettes anguleuses reflétant son extrême sévérité ! Elle est sur le point de nous distribuer notre sujet, l’épreuve va commencer…
Bien sûr, nousavions un plan, enfin, Jean-Edouard avait un plan. Contrarié, rongé par la peur de se faire prendre, lui qui ne trichait jamais, il ne dormit pas de la nuit, préférant échafauder un plan. En effet, Jean-Edouard, par mesure de précautions, décida qu’il laisserait discrètement tomber son brouillon par terre, puis après quelques minutes passées, pour ne pas attirer l’attention, je ramasserais lebrouillon rempli de bonnes réponses, l’air de rien. Après avoir recopié l’intégralité de son brouillon sur ma copie, je le lui rendrais. Quasiment aucune chance de se faire prendre ! Sauf que ce jour-là, Jean-Edouard n’était bien sûr pas en pleine possession de ses moyens car il était beaucoup trop fatigué. On y est, l’épreuve a commencé depuis déjà cinq bonnes minutes. Jean-Edouard n’a encore rienécrit sur sa copie, ce n’était pas à son habitude. Moi non plus, mais c’était normal, j’attendais son brouillon, perdu dans mes pensées. Dans 45 minutes j’aurais les réponses tant attendues. J’observais tranquillement les autres élèves tous angoissés. Mon regard arrive alors à Jean-Edouard, mon voisin. Il était étrangement rouge et dégoulinait de sueur. Que se passait-il ? Mais peu importe, j’étaissûr de moi, j’avais confiance en mon voisin et ami. Plus que 30 minutes et toujours ce même silence qui règne dans la salle depuis le début de l’épreuve. Je m’occupe comme je peux en jouant avec mes crayons ainsi qu’en observant la tête de mes camarades… Les minutes ressemblent à des heures. Les autres paraissent très concentrés car ils ont tous leur tête dans leur copie. Plus que quinze…