Monsieur
Dans la Grèce antique, le berceau du théâtre occidental, le mot « theatron » qui donna plus tard « théâtre » en français voulait dire « contempler ».
Autrefois, c’était un art destiné à être regardé par un public. Notamment en France, le théâtre est reconnu aujourd’hui aussi bien comme un domaine littéraire qu’un art du spectacle. Nous possédons deux voies majeures pour aborder une pièce dethéâtre : soit en tant que spectateur, soit en tant que lecteur. La représentation consiste à présenter une pièce de théâtre une nouvelle fois, avec entre autre, des transformations éventuelles entre plusieurs représentations, ce qui la rend unique. En introduisant la pièce aux yeux des spectateurs, elle la rend vivante et actuelle. La contrainte est définie comme une « obligation librement choisie. » Ilne s’agit donc pas d’une gêne, pas d’une restriction non consentie, pas d’un empêchement. Ce qu’il faut souligner, c’est que la contrainte libère l’imagination. Dans quelle mesure peut-on affirmer que le jeu de scène est libéré du texte ?
Tout d’abord, nous verrons que l’écriture est une contrainte pour le jeu, puis le dépassement de l’écriture par le jeu théâtral.
I Certes,
Il nous estpossible de voir que la lecture paraît capable à elle seule de nous transmettre toute la beauté de l’œuvre théâtrale. Cependant si nous regardons du côté de la représentation, les chemins proposés pour l’entrée dans l’œuvre sont également très abondants. La représentation peut permettre la transmission de certaines choses non ressenties dans la lecture.
Tout d’abord, les « pièces à lire » ne sontpas forcément difficilement représentables.
Pour certaines pièces écrites pour être lues comme l’a indiqué leurs auteurs, tels que Lorenzaccio de Musset, il y a eu quand même des tentatives de mises en scènes comme celle de Jean-Pierre Vincent en 2000, qui n’ont pas du tout connu d’échec. Cela montre que même si certaines pièces paraissent plus conformes à la lecture qu’à une représentation, ilest toujours possible d’aborder une pièce par les deux voies.
Le metteur en scène est maître du texte qui lui est confié. Il peut décider de faire perdurer la pensée de l’auteur ou au contraire d’avoir une approche tout à fait différente du texte. En effet, les metteurs en scène fixent eux mêmes leur limites dans l’interprétation de l’oeuvre. Leur liberté s’arrête à l’instant où ils éprouventdes scrupules, des arrières pensées envers le dramaturge. Bien souvent dans leurs pièces les auteurs insistent sur un aspect, un détail qui rend l’oeuvre singulière. Le metteur en scène doit de ce fait le respecter pour ne pas la dénaturer.
* On peut prendre l’exemple de L’illusion comique dans laquelle Corneille tente de piéger le lecteur par un procédé de mise en abyme : faisant jouer unepièce de théâtre à Clindor dans laquelle ce dernier est condamné à mort, cela sous les yeux de son père qui, comme le public, croit voir la continuité de la vie de son fils conté par Alcandre le magicien. Corneille réussit son illusion totale en ne dévoilant qu’à la fin de la pièce que Clindor exerce le métier de Comédien et que cette pièce ne relate donc pas la réelle vie de Clindor. On comprenddonc qu’ici si le metteur en scène dévoile la ruse.
En définitive, bien que respecté le texte peut paraître important à certains metteurs en scène pour que le message soit clairement transmis au spectateur de façon exacte, d’autre préfère le mettre en scène dans une représentation plus spectaculaire de la pièce, afin de le véhiculer de façon moins conventionnelle, afin que le spectateur puissel’interpréter lui-même.
La combinaison entre lecture et représentation promet la meilleure réception d’une œuvre théâtrale. Lecture et représentation ne sont pas du tout incompatibles et de plus chacune apporte de son côté des éléments pour mieux appréhender une pièce de théâtre, et de plus, le texte et la représentation sont tous deux des créations extrêmement riches.
II Mais,
Malgré les…