Mon ds.
DS n°5 (rattrapage)
Objet d’étude : le théâtre
Question :
Le corpus de textes est composée de trois extraits de pièces de théâtre. L’un des extraits est la scène 1 de l’Acte 1 de Tartuffe, de Molière. Il s’agit d’une pièce comique, publiée en 1669. L’autre extrait est issu de Phèdre de Racine, il s’agit de la scène 3 de l’Acte 1. Contrairement à Tartuffe, cette oeuvre publiée en 1674relève du genre tragique. Le dernier texte de ce corpus est le prologue d’Antigone, d’Anouilh. Cette pièce tragique a été publiée en 1944. Les trois textes du corpus sont des scènes d’expositions. Ces scènes vont permettre au lecteur de se situer dans l’histoire, d’établir son contexte.
Chaque auteur de ces pièce de théâtre choisit de présenter ses personnages de manières différentes. Cetteprésentation est généralement faite pendant la situation d’exposition, en théâtre. Anouilh, Molière et Racine établissent donc le caractère des différents personnages dans ces extraits. On peut voir apparaître dès le début des faiblesses et des qualités chez chacun.
Pour Créon, on peut voir un personnage seul et vulnérable : « il est fatigué » , « il a des rides », « Créon est seul », « il se demandes’il n’est pas vain de conduire les hommes ». Sa femme, Eurydice, est montrée comme impuissante face au problèmes de son mari : « Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. » Les gardes sont présentés comme des personnes simples, bien loin des problèmes de Créon : « Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. » Molière choisit également de montrer lesfaiblesses de chacun, comme la méchanceté et la franchise de Madame Pernelle. La mère d’Orgon est en effet peu aimable avec Damis, Dorine, Mariane, Elmire et Cléante : « un peu trop forte en gueule, et fort impertinente. », « Vous êtes un sot », « votre conduite est tout à fait mauvaise », « vous êtes dépensière, et cet état me blesse. » Madame Pernelle a donc la critique facile, elle se permetde donner des jugements déplaisants, et elle le fait souvent en coupant la parole, ce qui montre qu’elle pense être supérieure.
Racine a choisit de mettre en scène un amour impossible entre Phèdre et Hippolyte, en insistant sur les mauvais sentiments de Phèdre : « raison égarée » , « incurable amour », « j’adorais Hippolyte », « bannir l’ennemi », « mon crime ». Ces faiblesses des différentspersonnages vont être à l’origine des catastrophes à venir et les conséquences vont être sans appel.
Ces scènes d’exposition mettent en place différents horizons d’attente pour le spectateur. Pour chaque extrait, on peut voir la catastrophe annoncée, qui va être à la base de l’histoire. Le désastre est annoncée de différente manière pour les trois extraits : de façon plus subtile pour Tartuffe, etplus prévisible pour Antigone et Phèdre. En effet, dans Tartuffe, Damis est le premier à parler du personnage éponyme responsable de tous les tourments à venir : « Votre monsieur Tartuffe est bien heureux sans doute… » et « qu’un cagot de critique » Il s’agit des premières mise en garde du faux dévot, suivie de celle faite par Dorine : « il contrôle tout, ce critique zélé. » Si Madame Pernellefait preuve de naïveté à l’égard de Tartuffe, en proclamant son innocence ce n’est pas le cas des autres personnages qui ont déjà des doutes sur ses raisons d’être dans la maison. Tous leurs doutes seront confirmés par la suite. On voit déjà une part de la suite de l’histoire révélée par Molière.
Le désastre à venir est plus prévisible pour les deux extraits de tragédies. L’amour que Phèdre a pourle fils de son mari Thésée est impossible, et le lecteur ressent bien que la catastrophe est à venir, et que Thésée et le Ciel la punira : « j’ai conçu pour mon crime une juste terreur »
Il n’est également pas difficile dans l’extrait d’Antigone d’imaginer la catastrophe à venir : « c’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. » Cette simple phrase est à l’origine des…