Milice

décembre 21, 2018 Non Par admin

Les fondements de la milice en Angleterre remontent à l’ancienne obligation pour chaque homme libre de porter les armes suivant son rang social. Vers l’an 605, se développe l’institution du « Fyrd » un genre de milice tribale qui demande à tous les hommes valides de faire du service militaire. Les sheriffs ou les Anciens procèdent à l’appel des miliciens. Des amendes sévères sont imposées auxnobles et aux serfs qui refusent de servir. Les « Fyrds » sont remplacés graduellement par l’assemblée des lords féodaux et leurs vassaux, puis, mis en veilleuse après la conquête normande de 1066.

À partir de 1181, avec l’« Assize of Arms » d’Henri II, les hommes libres doivent prouver annuellement qu’ils possèdent des armes. À compter de 1253, cette obligation s’étend également aux serfs quireprésentent la classe socio-économique la plus basse. La milice anglaise repose sur le droit des nobles de s’équiper d’une force de défense personnelle qui peut être mise au service du roi. Elle est dirigée par la petite noblesse et la bourgeoisie montante. Dans chaque comté, quelques habitants reçoivent annuellement un entraînement militaire de quelques jours aux frais de la communauté. Avec unearmée peu importante, la milice constitue un moyen de maintenir l’ordre. Son rôle est dichotomique : supplanter l’armée, en cas d’insubordination de celle-ci, ou l’aider dans les cas de manque d’effectifs. Les autorités préfèrent maintenir une milice plutôt qu’une armée régulière trop imposante, même si, à l’occasion, les miliciens se joignent aux émeutiers qu’ils sont supposés contrôler.L’évolution de l’institution[modifier]En 1585, Élisabeth I compte sur près de 90 000 miliciens lorsqu’elle passe en revue la milice qui a résisté à l’invasion de la flotte espagnole. Maintenue en alerte quelques années, la milice tombe en décadence au début du XVIIe siècle. Lors de la Révolution de 1649, elle sert les intérêts du Parlement et devient une milice politique. Après avoir renversé le roi,Oliver Cromwell modifie le fonctionnement de la milice. Des miliciens volontaires, contre rémunération, assistent à quatre entraînements annuels et combattent en cas de besoin. Avec la Restauration de 1660, le roi contrôle la milice et le service universel. Il nomme dans chaque comté des lords lieutenants qui attribuent des commissions d’officiers, lèvent les troupes et les dirigent au combat. Lesofficiers de ces unités sont des country gentlemen. Chaque unité de milice s’entraîne quatre jours par année. Pour assurer la rigueur des opérations, un sous-officier de l’armée régulière sert de muster master dans chaque comté. De temps à autre, on procède à la conscription de miliciens pour le service actif, généralement des individus moins fortunés, des sans-emploi ou des indigents. Les lois demilice de la Restauration limitent le pouvoir de la monarchie en confiant aux lords lieutenants les commissions d’officier et en soustrayant les miliciens à la loi militaire. Ceci rend difficile l’enrôlement pour plus d’un mois d’un régiment de milice et son déplacement au-delà des limites du comté, sauf lors d’invasion ou de rébellion.

Au début du XVIIIe siècle, la question de la milice et saréforme sont au cœur de la lutte politique britannique. Whigs et Tories s’affrontent, publiant chacun plusieurs pamphlets vantant ou contestant les avantages de la milice sur l’armée régulière. Un groupe de Whigs soutenait que : « Maintaining an army in peacetime threatened the constitution both as a coercive agent of the Crown’s formal prerogative and as an important source of patronage with which topurchase in parliament ».

À cette idée, la cour oppose l’argument suivant : « The increasingly sophisticated technology of war required a permanent trained establishment ».

En 1750, William Pitt, un Whig modéré, paie-maître général de l’armée et député, déclare à la Chambre des communes : « the militia had been neglected and the navy starved in order to pay for an Army that would not…