Mes frères me reconnaissent pour tel
« Mes Frères Me reconnaissaient Pour Tel »
22/02/2011
A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers Vénérable Maître et Vous Tous mes Frères en vos grades et qualités C’est par cette phrase, de prime abord déconcertante pour le profane, que le Frère 1er Surveillant répond à la question clé posée par le Vénérable Maître dès l’ouverture des travaux en Loge au 1er degré : « Frère 1erSurveillant, êtes-vous maçon ? ». On peut être normalement surpris qu’une question sur l’ « identité maçonnique » renvoie à une sorte de « déclaration de dépendance assumée », laissant à une collectivité tierce (les Frères) le soin de révéler la vérité sur l’identité maçonnique de l’interrogé . Dès lors, de multiples interrogations surgissent en écho à ce premier constat : – Comment comprendre que deshommes nés libres et de bonnes mœurs ( conditions préalables à leur initiation) puissent accepter une relation de dépendance qui remette en cause le principe de liberté : Tu es donc Je suis ou Vous, mes Frères, êtes maçons donc Je le suis.? – Comment résoudre la dichotomie d’attitude entre cette réponse relevant d’un rituel ancien et les pratiques d’aujourd’hui que le monde civil nous a habitués àutiliser à travers différentes grilles pré-établies de réponse sur l’identité qui exacerbent le « Moi, Je » et ses boursouflures ( avoir, être, penser, etc …)? Face à cette apparente complexité, sous mes lumières d’Apprenti, je fais le choix d’une méthode : – connaître les mots pour connaître les choses en relevant les définitions de la ‘reconnaissance’ qui font sens avec le sujet, – parcourir lesdifférentes approches de la reconnaissance maçonnique à l’aune de ces définitions ( garantir la sûreté du serment et de ceux qui font la Loge , retour permanent à l’initiation, aspect institutionnel à travers la régularité, voire vecteur intemporel de la Fraternité ). 1 – Une approche de définition de la reconnaissance Nombre de définitions qui épousent l’évolution du temps et la coloration desmétiers sont proposés, mais il me semble utile de retenir les suivantes : i) – Le « re-naître ensemble » ,interprétation étymologique simplifiée de la décomposition « re-con-naissance » ; ii) – Acte ou action, générés par l’idée, l’image d’une personne ou d’une chose et conduisant à la volonté, l’obligation – morale , juridique, institutionnelle – de rétablir un lien entre les entités concernées: homme, chose, institution . (NB : cette option de définition est une formulation propre , issue de l’examen insatisfaisant de nombreuses autres ). ; iii) – Sentiment qui s’appuie sur un souvenir de bienfaits reçus et qui procure une ardente obligation de retour . 2 – Les processus de reconnaissance au sein du rituel au grade d’apprenti : l’exigence de sûreté Le rituel s’ouvre au premier degréd’Apprenti sur le questionnement du statut de frère maçon, objet du dialogue entre le Vénérable Maître et le 1er Surveillant. Ce dernier, qui règne sur la colonne de la Force, est le garant de la bonne tenue des travaux de la Loge . Immédiatement à l’issue de ce dialogue liminaire, s’ensuit une série d ‘échanges entre le V.M., le Frère 1er Surveillant, le Frère 2nd Surveillant et le Frère Couvreurayant pour but de garantir la sûreté physique de la Loge ( externe, interne). Le contrôle visuel opéré par les Frères 1er et 2nd Surveillants sur leur colonne respective, suivi de celui prononcé par le V.M. , concluent cette étape. Cette première série d’opérations rituelles laisserait penser que la formule qui nous intéresse renverrait strictement à ces mesures visuelles. On ne saurait sesatisfaire d’une finalité réduite à la problématique de sécurité, fort compréhensible en des temps anciens et/ou agités pour la franc-maçonnerie. La transmission maçonnique nous apprend à changer de plan intérieur pour appréhender les principes plus essentiels et complémentaires de cette première analyse à l’aide des outils de définition.
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« Mes Frères Me reconnaissaient Pour Tel »
3 – La…