Marx, l’homme et la nature

septembre 27, 2018 Non Par admin

Pour produire, le producteur a besoin de produits qui ont nécessité un travail. En consommant de la force de travail pour produire des valeurs d’usage, le capitaliste se situe donc dans une logique normale de producteur. Tel est ce que nous explique Marx au chapitre 7 de la troisième section de son ouvrage Le Capital livre I. Pour ce faire Karl Marx débute son chapitre par la nécessité d’ «examiner le mouvement du travail utile en général » et cela en dehors de la machine capitaliste. La thèse de Marx est qu’il existe un lien entre l’homme et la nature dans le travail mais qu’il faut différencier le travail humain de la production animale. Cette différence s’établit par l’imagination. La problématique du passage étudié se formule ainsi : Qu’est ce que le travail ?, qu’apporte-t-il àl’homme ? Ou encore quelles sont ces fonctions ? Karl Marx y répond en trois moments : tout d’abord, il donne une définition générale du travail ; puis il restreint sa définition en privilégiant le travail humain et enfin il met en évidence l’importance d’un travail déterminé régit par le concept de la volonté.

Le premier moment va de « Le travail est de prime abord » à « … qui y sommeillent». Cepremier moment consiste à donner une définition générale du travail. D’emblée, Marx met en évidence une tension entre la nature et l’homme sous la forme de l’acte. En effet, l’homme agit sur la nature, il manifeste donc concrètement ses pouvoirs d’action sur elle. Marx ajoute que l’homme est « une puissance naturelle » pour la nature. L’homme est pour Marx immédiatement être naturel. En tantqu’être naturel, il est, d’une part, doté des forces naturelles, d’énergies vitales, c’est un être naturellement actif ; ces forces existent en lui, sous forme de disposition, de facultés, d’inclinations ; d’autre part, en tant qu’être physique, corporel, sensible et objectif, c’est aussi un être passif, dépendant et limité. De plus, la nature constitue la matière où son travail se réalise, au sein delaquelle il s’exerce, à partir de laquelle et au moyen de laquelle il produit. Ainsi, la nature fournit à l’homme la matière de base pour sa production.
Mais la relation qui unit l’homme à la nature est bien plus profonde que cela. Marx nous dit que l’homme utilise ses forces afin de « s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. » Le travail est donc une activité rationnelleen vue de s’approprier les produits de la nature sous une forme ou une autre ; le travail est la condition naturelle de l’existence de l’homme, condition indépendante de toute forme sociale, de l’échange de substances entre l’homme et la nature. Le travail est une activité constitutive de l’homme. L’homme en modifiant la nature « modifie sa propre nature, et développe les facultés qui ysommeillent ». L’homme ne peut procéder que de la nature elle-même, c’est-à-dire qu’il ne fait que changer la forme des matières. Cependant, le travail permet à l’homme de faire passer ses facultés de la puissance à l’acte. L’homme peut donc exercer pleinement ses facultés, il actualise ces forces par l’action qu’il exerce sur la nature.

Le travail est donc constitutif de l’homme. Cependant, Marxétablit une différence entre le travail humain et le travail spécifiquement humain.

Le second moment du texte va de « Nous ne arrêtons pas » à « … l’imagination du travailleur ». Marx opère une restriction. Il ne s’agit pas du travail animal, mais du « travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme ». Marx met en évidence la spécificité du travail humain par rapport à celui animal. Aprime abord, l’homme est en un sens défavorisé car il n’existe pas de comportements prédéterminés de type instinctif comme pour l’animal. Les besoins de l’homme ne lui sont donc pas satisfaits par des moyens immédiats, l’homme doit pour les combler inventer des outils élémentaires, des moyens techniques qui lui apportent ce qui lui est nécessaire : le travail permet à l’homme de modeler la…