Marx

août 30, 2018 Non Par admin

NOTES POUR MIEUX COMPRENDRE L’ALIÉNATION CHEZ MARX

Marx «distingue trois niveaux d’aliénation, qu’il relie tous trois au travail:

– L’objectivation: le fait que l’homme produit par son travail une réalité extérieure à lui-même sous forme d’objets qui ont une existence propre… (…) Le travail est une peine, une soufrance … Marx avance ainsi déjà l’idée que tout travail estsouffrance, parce qu tout travail crée quelque chose qui est voué à se séparer de son auteur.

– Le dessaisissement: le fait que, dans la société capitaliste, le salarié est dépossédé par le capitaliste du fruit de son travail.

– L’asservissement: le fait que le salarié ne peut échapper à l’engrenage qui le conduit à acheter lui aussi, pour survivre, des biens marchands fabriqués pard’autres salariés, et qu’il finit par n’accorder aux choses aucune autre valeur que l’argent qu’elles coûtent ou qu’elles rapportent. L’économie du marché pousse à l’individualisme du consommateur» (Attali, 2005: 101-102).

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«Afin de comprendre la façon dont Marx aborde l’histoire et la société il est nécessaire de définir le rôle joué par le concept del’aliénation. Pour Marx l’homme est un être fondamentalement matériel, Marx rejette les idées religieuses courantes à son époque selon lesquelles l’homme est aussi un esprit et qu’il existe un Dieu. Cherchant justement à s’éloigner de ce courant, Marx définit l’homme par sa matérialité et ses besoins corporels. Il s’ensuit en toute logique que l’aliénation de l’homme est due au contexte matérieldans lequel il se trouve. Dans les Manuscrits de 1844, il renvoie à l’idée qu’il y a une essence humaine et que cette essence s’exprime dans la production (ou le travail) c’est-à-dire d’une expression de soi mais ceci nécessite un contexte où les rapports de l’homme, à l’acte de travail, au produit du travail, à lui-même et aux autres hommes sont non-aliénants. Pour Marx l’indépendance et laliberté résultent d’un acte d’autocréation; la dépendance, vivre aux dépens d’un autre n’est qu’aliénation. Ainsi, pour Marx l’aliénation résulte de l’écart qui existe dans les différentes sociétés entre la réalité sociale et l’essence de l’homme» (Gosselin, 1979).

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«Contre les économistes classiques qui se sont pour la plupart concentrés sur l’échangeet la valeur, Marx propose dans les Manuscrits de 1844 une réflexion précise sur l’argent qui prend ainsi place dans le procès global de l’aliénation. L’argent se caractérise notamment par sa forme pure et abstraite et participe d’une création de besoins artificiels qui accroissent la dépendance de l’individu. Ce faisant, l’argent est cause d’une aliénation spécifique : il transforme la quantitépure en une valeur à l’aune de laquelle tout est réévalué. Cette abstraction croissante de ce qui au départ n’est qu’un moyen explique qu’il constitue progressivement la règle de tout commerce. Les échanges ne sont plus alors que les occasions de manifester l’argent lui-même. Si c’est bien sur la propriété privée que se fonde la puissance de l’argent, celui-ci a aussi son mécanisme propre» (Dubost,2008).

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«Marx présente trois dimensions du travail aliéné.

– Premièrement, le produit d’un travailleur devient une chose qui s’objectifie. Elle devient une réalité extérieure qui s’impose à lui, bien qu’il l’ait lui-même produite.

– Deuxièmement, le concept d’aliénation renvoie à la perte d’autonomie du travailleur dans l’activitéproductive elle-même. Les conditions de travail (ce qu’il doit produire et comment il doit le produire) lui sont imposées par un agent extérieur. Le travail n’est plus ici une activité permettant à l’ouvrier de se réaliser en tant qu’individu autonome mais se transforme en une activité étrangère à lui, un «travail forcé» (Voir Manuscrit de 1844).

– Troisièmement, le travail aliéné maintient…