Marc-aurèle, pensées pour moi-même

novembre 21, 2018 Non Par admin

Introduction :
Dans ce texte, Marc-Aurèle pose plusieurs problèmes sur l’homme et sa nature. Peut-il y avoir un monde sans êtres impudents ? Peut-on aider autrui à combattre son ignorance ? Et peut-on combattre sa propre impudence ? Ces questions sont celles qu’il se pose à lui-même mais auxquelles il semble répondre afin de conseiller une tierce personne, par l’utilisation de la deuxièmepersonne du singulier tout le long du texte. Il nous montre comment il est possible de se détacher des choses extérieures qui représentent ici l’autre grâce à la découpe de ce texte en trois parties. Marc-Aurèle expose d’abord la thèse d’un monde obligatoirement composé de certaines êtres impudents, c’est à dire cyniques et effrontés, mais assure que les ignorer est la solution (l. 1 à 9) puisdémontre que la vertu est le un remède face à l’impudence et que c’est un moyen d’aider autrui (l. 9 à 14) pour enfin blâmer les hommes qui s’irritent du caractère de l’autre et qui deviennent donc des êtres impudents (l. 14 à 23). Son raisonnement est purement celui d’un Stoïcien.
Développement
(l. 1 à 9) « Lorsque tu te heurtes à l’impudence d’un homme » (l.1) Marc-Aurèle met en place sonraisonnement grâce à un monologue destiné à un interlocuteur qui corresponderait à un moi intérieur mais qui viserait les hommes en général. Il commence alors dans le vif du sujet (« de suite ») par une généralité : il montre qu’il est courant d’avoir à faire face à des hommes impudents.(« Peut-il… cela ne se peut. » l. 2 à 3). Cette fatalité n’en est pourtant pas une même si elle y ressemble enapparence. En effet, pour Marc-Aurèle, ces hommes impudents ne sont que des hommes fortement attachés aux choses extérieures et qui trouvent le bonheur dans l’attaque de la pudeur de l’autre.
Cependant, ils sont nécessaires dans le monde (« sont nécessairement dans le monde » l.4 à 5) car ils nous permettent d’excercer notre vertu à les ignorer et nous servent de modèle quant au type de personneà ne pas devenir. Cela va de même pour les hommes en général (« que la même question soit toute prête à propos d’un homme rusé, perfide ou d’un pêcheur quelconque » l. 5 à 7) car ce qui relie tous ces hommes sont leur manque de vertu et d’apathie, propriété propre du mouvement des Stoïciens qui instruit l’homme pour lui permettre de vivre en accord avec la nature et la raison. Pour ce faire,l’homme doit abandonner ses passions pour les choses extérieures afin d’atteindre le bonheur et de ne plus souffrir. C’est sur quoi est basée la pensée de Marc-Aurèle quant à la nature de l’autre : pour vivre en harmonie avec tous les hommes, même impudents, puisque l’auteur affirme leur existence obligatoire, il faut leur être indifférent, ne plus être esclave de nos réactions face au comportement del’autre en l’acceptant (Car dès que tu te souviendras… ne peut pas exister » l. 7 à 8). Cela peut se traduire par une certaine bienveillance envers eux (tu seras plus bienveillant envers chacun d’eux » l. 8 à 9).
(l. 9 à 14) « Il est bon aussi de songer à la vertu… contre les autres vices. » (l.9 à 12) Ici, Marc-Aurèle invite clairement à la réflexion en instaurement la notion de vertu vue commeune douceur (la douceur envers l’insensé » l.11), comme remède « contre ce vice » (l.10) Le vice est représenté dans ce texte par le fait de se sentir concerné par le caractère de l’autre, donc de ne plus être maître de sa volonté car on se base sur autrui. La vertu n’est pas le seul « contre-poison » ; un homme qui a atteint la sagesse et le bonheur vus par les Stoïciens, détient plusieurs armestelles que la raison et la volonté qui ne sont rien d’autre que les choses propres, celles qui dépendent entiérement de lui car elles sont naturelles (« lanature a donnée à l’homme » l. 10) : cet homme-là est clairement maître de lui-même et ne peut qu’être heureux.
L’auteur ne prône cependant la vertu pour soi-même uniquement, mais en faveur de l’autre, l’ignorant, qui n’a pas…