Management
La mondialisation, ennemie de l’Afrique ?
Emmanuel Martin, le 26 octobre 2009 – Il est commun chez de nombreux dirigeants et intellectuels africains de blâmer la mondialisation pour nombre des mauxdu continent. Le raisonnement s’apparente très souvent au suivant : en partant de l’assertion, assez vraie, que quelques multinationales font « un peu ce qu’elles veulent » en Afrique, on en infèreque la mondialisation est la cause du sous-développement africain.
Il ne fait aucun doute que certaines multinationales peuvent souvent exercer une espèce de monopole, s’acoquiner avec un pouvoircorrompu – notamment dans le secteur de l’exploitation des hydrocarbures, et ne sont pas disposées à rendre leur activité transparente. Pour conserver des contrats publics, elles doivent payer. Ellesnourrissent ainsi une corruption au sommet d’États qui ne respectent pas l’état de droit, aidant à maintenir au pouvoir des régimes peu reluisants et suscitant le ressentiment légitime des populations.Pour autant est-ce là de la « mondialisation » ? La mondialisation c’est en réalité l’ouverture, la concurrence, les échanges libres, la liberté de mouvement et les opportunités. C’est bien le contrairedu monopole de quelques multinationales.
Par ailleurs, arguer que la mondialisation exploite l’Afrique suppose qu’une partie considérable des capitaux internationaux s’y jettent pour « profiter » ducontinent. Or, que révèlent les chiffres ? La CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement) indique que le stock d’Investissements directs étrangers (IDE) dans toutel’Afrique en 2008 équivaut à … 3,42% des IDE dans le monde : presque moitié moins que la destination France à elle seule ! Si ces chiffres indiquent quelque chose, c’est que l’investissement international nese dirige pas assez vers l’Afrique. L’Afrique n’est en réalité pas véritablement mondialisée.
Certains s’en réjouissent et mettent, de manière assez paradoxale d’ailleurs, bien des maux de…