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Littérature jeunesse. Épreuve orale

Album choisi:
un recueil poétique de Michel Butor Vergers d ‘enfance dans la collection d’Enfance édité en 1998 par Lo Paîs
ouvrage sobrement illustré par Claire Dubrucq par des frises de gravures naïves évoquant les différents éléments naturels évoqués par le poète.

Lecture à haute voix d’une version un peu écourtée du recueil:

Pistes d’analyse dece recueil :

J’ai choisi d’étudier ce recueil en début de cycle 3.

1. Le choix de cet ouvrage pose d’emblée la question de la notion d’oeuvre poétique.
Souvent à l’école primaire on aborde la lecture d’un poème isolé ou d’une anthologie, mais rarement l’oeuvre dans son intégralité.
L’anthologie cueille (cf étymologie) les plus belles poésies autour d’ un thème particulier ou rassemble unflorilège de poèmes d’un même auteur.
Ici, le choix est celui du recueil poétique, texte d’un auteur contemporain, Michel Butor, étudié dans son entier comme continuum. L’étude d’un tel ouvrage offre une rencontre singulière et intime avec un poète, son langage poétique propre et son univers.

2. Le choix de ce recueil permet également d’approcher la poésie non comme un type de texte stéréotypéenfermé dans un cadre normé et restrictif (rimes, vers réguliers, strophes…) mais comme une texte multifome voire subverseur de formes.
• Si ce texte sera vite identifié comme poème par les élèves du fait de sa mise en espace particulière et donc de sa silhouette : sur une vingtaine de pages se succèdent des « blocs de textes » de 2 à 5 lignes bien délimités par des espaces blancs,
•il donne cependant une vision très contemporaine de la poésie:
? le recueil n’est pas constitué d’un ensemble de poèmes précédés d’un titre mais d’une succession de petites strophes ( petits poèmes?) qui sont pour l’essentiel des distiques.
? Ces strophes sont composées de vers libres (pas de rimes, pas de vers réguliers systématiques, pas de ponctuation mis à part un pointd’interrogation central dans la dynamique du texte,des majuscules en début de chaque strophe qui sont ainsi pensées comme des petites unités de sens). Ces distiques ne sont pas sans évoquer la forme très particulière des haïkus.
?
3.Ce recueil permet également un travail sur le fonctionnement particulier du langage poétique.
Sera envisagé une attention particulière aux structureslexico-sémantiques, aux images évocatrices et aux structures rythmiques et phoniques.
• On constate une grande homogénéité des réseaux sémantiques à travers Vergers d’enfance. Ils s’organisent autour des deux mots phare du titre.
Le regard du poète, au cours d’une promenade dans le verger, se fixe d’un point d’observation à un autre, saisissant des croquis sur le vif de fruits, d’élémentsde la nature, d’animaux du jardin. Le champ lexical de la nature est ainsi développé tout au long de cette errance.
Ces petites taches de pinceau successives réveillent chez l’auteur des émotions sensitives (champ lexical des 5 sens) et font ressurgir des souvenirs savoureux d’enfance( champ lexical de l’enfance et du bonheur) .
• Butor évoque la nature à travers de nombreuses imagespoétiques qui fertilisent la rêverie et l’imagination du lecteur. Les personnifications et les métaphores animent et font revivre un monde ressuscité. La pomme et la mirabelle deviennent femmes, la figue mère, les vignes et les groseilles musiciennes. Les arbres, les éléments – le soleil, le brouillard, la pluie- les animaux s’humanisent.
« Les jambes de la pluie
bousculent lesfeuilles tremblantes

L’escargot a laissé
son ruban de nacre »

• La musicalité de cette poésie en vers libres peut être étudiée
? à travers l’étude d’allitérations évocatrices :
« Un crissement de freinage
dans la descente
un ronflement d’hélicoptère
entre les cimes »
? par le rythme vivant et dynamique de l’ensemble de l’oeuvre…