Les suicides chez france telecom .. une réponse a une gestion inhumaine ?
Saâd Benguerrah
M.Sc. GOP
111 22 710
Économie et organisation de l’entreprise
6-001-76
Synthèse de lecture (séance 7 & 9)
Le suicide chez France Télécom …
une réponse à une gestion inhumaine ?
Texte qui se base sur les écrits de:
Weber, Max. «Les types de domination», Économie et société, Paris : Plon, 1971, p. 219-222, p. 226-228, p. 232-233, p. 249-252.
&
Durkheim,Émile. De la division du travail social, Paris : PUF, 1967, extraits choisis par Yves-Marie Abraham, 22 pages.
03 juin 2010
Le milieu du travail en entreprise a fait l’objet de plusieurs recherches sociologiques. L’individu est au centre de cette préoccupation et représente l’élément clé du fonctionnement de toute entreprise. Une négligence de l’aspect humain de l’individu par les dirigeantsresponsables peut être néfaste pour la santé d’une entreprise. Plusieurs maux physiques ou psychologiques peuvent apparaitre chez certaines personnes qu’elles associent souvent aux difficultés qu’elles endurent dans leur espace de travail.
France Télécom a fait les frais de cette négligence et on a pu recenser 35 suicides de ses salariés depuis 2008. Le mal a été certainement profond pour cespersonnes défuntes pour avoir eu recours à ce genre de solution irrévocable. Le phénomène n’est pas nouveau, le Japon en a connu pire, mais aucune société française n’a assisté ce genre d’événement avec une aussi grande fréquence en si peu de temps. Alors qu’est ce qui explique ces incidents dramatiques dans l’une des plus grandes sociétés françaises ?
La libéralisation des marchés et la constanteavancée technologique dans le domaine des télécommunications, ont fait que France Télécom devait se réorganiser en 1997 pour qu’elle soit cédée par l’État au privé. Les nouveaux dirigeants avaient instauré de nouvelles règles et procédures qui limitent le champ d’action des employés et font d’eux des individus sans droit de protestation ou de discussion des mesures érigées.
Selon plusieurstémoignages de salariés de France Télécom, la direction ordonnait l’exécution de plusieurs instructions sans aucun pouvoir de contestation ou de négociation de la part des employés destinataires. On retrouve ici une forme de domination et d’abus de pouvoir, de la part des dirigeants de cette entreprise, à l’égard de leurs employés.
Selon le texte de Weber ‘’ Les types de domination ‘’ (1971), on setrouve, dans notre cas, face à une domination de type légale qui se base sur la bureaucratie pour s’affirmer et pour se faire obéir. Weber cite que généralement dans ce type de domination, les dirigeants répondent à des objectifs et sont souvent libres de leurs fonctions. Ce qui est le cas des dirigeants de France Télécom qui ont pour tâche de remplir les objectifs arrêtés par les actionnaires. Ilsprofitent d’une bureaucratie établie par des règlements incontestables et perçus comme légaux (Weber 1971). Ainsi la domination ici se fait par l’acceptation de se plier au règlement et aux instructions émises par le dominant. La légitimité de ce dernier est octroyée par sa position et le pouvoir qui lui est attribué par les actionnaires. Weber avance aussi que «le mode de relation de légitimité entrele détenteur du pouvoir (ici les actionnaires) et la direction administrative est très différent selon le fondement de l’autorité qui s’est établie entre eux et, dans une grande mesure, il est décisif pour la structure de domination». Cette dernière idée explique le changement de culture à l’interne. Avant la privatisation, France Télécom avait pour vocation et raison d’être de fournir un servicede qualité et approprié aux besoins des clients français. Mais après sa privatisation, les objectifs du groupe ont changé pour laisser place à des objectifs purement financiers. Toutes les décisions prises et le règlement instauré devaient répondre à la maximisation du profit.
Un des règlements qui ont poussé au désastre chez France Télécom est le système de mutation du personnel. Ce…