Les sex-toys féminins le passage de l’inavouable objet caché au ludique et branché petit canard strassé

janvier 13, 2019 Non Par admin

Les sex-toys féminins : le passage de l’inavouable objet caché au ludique et branché petit canard strassé

Sommaire

1
I – Une distribution qui a radicalement changé 8
A. Ce qu’il en était avant le tournant de 2002 8
B. Les circuits de distribution à l’heure actuelle 17
II – Les moyens d’une telle évolution 23
A. Les outils communicationnels employés, ou comment dédramatiser l’objet 23B. Un objet et une communication en phase avec nos tendances de société, faites d’exigence et d’individualisme 31
III – Encore un rapport inégalitaire à la sexualité entre hommes et femmes ? 35
A. La masturbation et sa perception comme symboles de l’inégalitarisme régnant entre hommes et femmes 35
B. Des besoins considérés comme inégaux, et que défendrait le sex-toy 36
IntroductionUn sex-toy est un accessoire sexuel, un jouet sexuel principalement utilisé pour faciliter le plaisir sexuel des Hommes. Ce mot peut aussi comprendre les appareils de BDSM[1]. Les jouets sexuels n’incluent pas la contraception, la pornographie ou les préservatifs. Par extension, l’expression « jouet sexuel » peut aussi s’appliquer aux poppers, aux herbes, et aux gels et lubrifiants et autresproduits vendus dans les sex-shops et qui sont supposés augmenter ou prolonger l’acte sexuel[2]. Dans son sens imagé, cette expression peut être employée pour une personne considérée comme un objet de plaisir.
Le sex-toy est un sujet de conversation fréquent dans notre entourage, et pourtant assez secret. Son image a changé, depuis le godemichet réaliste jusqu’au petit canard de Sonia Rykiel.C’est ce décalage qui nous a interessée.
Plusieurs hypothèses sont apparues :
– Le sex-toy s’est démocratisé et est devenu un objet tout à fait anodin et public
– Le lancement du sex-toy empruntant certains codes au luxe a révolutionné son image
– La masturbation a toujours été un sujet difficile pour les femmes, et naturel aux hommes

La lecture d’ouvrages relatifs àcette question, de sites internet et d’articles de journaux ont été accompagnés de l’étude sémiologique de sites internet ; des entretiens reproduits dans ces ouvrages ont offert un nouveau point de vue.

L’histoire de la sexualité intègre les sex-toys, qui existent depuis ses débuts. Au XXIème siècle, le sexe est partout. Images, vidéos, sites Internet, expériences, détails, experts. Oril n’a pas toujours été aussi aisé d’en parler. En Orient (Chine, Inde, Japon…), le sexe a toujours été considéré comme un devoir sacré, contrairement aux sociétés occidentales où la sainteté ne pouvait naître que dans la chasteté. L’amour physique y était perçu comme la répétition de la faute d’Adam et Eve : seule la reproduction pouvait justifier tel comportement, et le plaisir en était exclu.Le Moyen Age louait la femme vertueuse et inaccessible, dont l’amour ne pouvait être qu’éthéré et non physique. On peut traduire cette image par une autre, plus triviale : la femme ne peut jouir, n’étant pas sujette aux pulsions bestiales, à la brutalité du désir physique. L’homme y est en revanche soumis, et si pareille animalité choque et répugne les consciences, elle est aussi perçue comme unmal inévitable, le tribut nécessaire à la supériorité affirmée de l’homme. Mais n’allons pas croire que le désir masculin et sa satisfaction étaient pour autant légitimés et bien acceptés. Les rapports sexuels dans le couple marié sont complexes et extrêmement encadrés. La prostitution – avec toutes les questions éthiques qu’elle entraîne – est vue comme le moyen d’éviter l’expression des vicesvirils dans le couple. Et la masturbation (nous ne parlons même pas de la masturbation féminine), exutoire des désirs, est sévèrement réprimée, en ce qu’elle n’est pratiquée que par plaisir, sans aucune justification. La croyance populaire y voit un comportement déviant, extrêmement dommageable pour son auteur. Apparaissent dès lors d’étranges appareils ayant pour but de prévenir cette pratique….