Les politiques culturelles
Le festival International de la bande dessinée d’Angoulême s’est crée d’une manière assez fortuite par trois passionnés de bande dessinée. On peut adopter le point de vue que le festival se serait implanté à Angoulême à cause de son histoire économique liée à la fabrication du papier et qu’Angoulême était ainsi prédisposée à devenir la Cité des arts graphiques. Cependant, rien ne prédisposaitAngoulême, cette petite ville tranquille de Provence à accueillir les foules d’un festival de l’envergure de celui de la Bande dessinée. La municipalité, les politiques de la ville et les habitants eux-mêmes ont rapidement exprimé leur désapprobation que se perpétue un festival d’une telle envergure. Même si le festival a permis à Angoulême de sortir de sa torpeur culturelle. Dès les premièreséditions de la manifestation, la ville était trop petite et inadaptée pour un accueillir un salon international de la Bande dessinée. Rapidement, le festival a dévoilé le sous-équipement de la ville pour accueillir les festivaliers durant le festival. Son contenu est aussi fréquemment remis en question, on accuse ce salon d’être à uniquement à vocation commerciale et de manquer de contenupédagogique. Malgré tout ces obstacles le festival international de la bande dessinée malgré son caractère bouillonnant et fourmillant s’implante et demeure. Cependant étant donné les énormes retombées commerciales et médiatiques, le festival a souvent été utilisé par les politiques pour servir leur cause. La stratégie d’un ancien maire Jean-Michel Boucheron qui a professionnalisé et développé un systèmede commercialisation en son sein, afin d’acquérir davantage de notoriété et aussi dans une volonté que cet événement puisse servir ses objectifs politiques. Le festival est aussi considéré comme la vitrine des entreprises angoumoisines. On peut s’interroger étant donné les conflits réccurents entre les collectivités et l’équipe organisatrice du festival, pourquoi le festival demeure àAngoulême et paradoxalement les municipalités tendent à vouloir institutionnaliser la bande dessinée à Angoulême, sans pour autant fournir au festival une véritable assise dans la ville d’Angoulême. Une concurrence s’établit alors entre l’action culturelle angoumoisine concernant la bande dessinée et la politique événementielle du festival. Peut-on considéré que l’une et l’autre puissent devenir un jourcomplémentaires ? Dans une synthèse d’un corpus de six articles qui traite tour à tour des problématiques du festival des sa constitution, des menaces qui l’entourent et les questionnements qu’il suscite par rapport à son implantation dans la ville d’Angoulême. Nous démontrerons que malgré la prétendue inadaptation du festival International de la bande dessinée à Angoulême, une relationfusionnelle s’est instaurée entre Angoulême et l’univers de la bande dessinée importé le temps du festival et qui résiste au temps et aux tourments, un état d’esprit « Angoulême » qui donne au festival un visage authentique. Finalement, nous étudierons la volonté de créer des institutions culturelles comme le musée de la Bande dessinée en juin 2010 de donner un fondement historique et une reconnaissanceculturelle tardive à un art encore mal considéré.
Cet article est issu de la Charente Libre, il est paru Le mercredi 29 Janvier 1975, il est intitulé « un succès exigeant pour l’avenir ».
En effet, la deuxième édition du festival de la Bande dessinée à Angoulême a plus que doubler son nombre d’entrée avec vingt milles visiteurs au festival comparé à sa première édition qui n’avait rassembléeque cinq milles visiteurs. Le salon doit se distinguer d’une foire aux livres ordinaire en développant des activités éducatives avec les enfants. La volonté des organisateurs de faire découvrir la bande dessinée au plus jeunes sous un angle culturel et non comme un divertissement est tout à fait louable. L’originalité de ce festival est la simplicité des auteurs qui se mettent à la…