Les formes verbales dans le verbe français
I Problèmes de linguistique générale
Les relations de temps dans le verbe français
Les formes verbales se divisent traditionnellement en un certain nombre de paradigmes temporels, notamment, le « présent », « imparfait », « le passé défini »
, etc. Ces derniers se distribuent à leur tour en trois catégories temporelles : présent, passé, futur.Mais qui restent insuffisantes pour organiser des réalités d’emploi.
Notons qu’il existe une opposition entre les formes verbales et les divisions temporelles.
Prenons l’exemple des formes simples et des formes composées dans le verbe.Si on oppose il courait et il avait couru, l’opposition ne se fait sur le même axe de temps et cependant il a couru est en quelque sorte une formetemporelle,c’est pourquoi les rapports des formes composées avec le temps restent ambigus .
L’une des faille du système qui organise les diverses formes temporelles est l’expression temporelle du « passé » qui dispose de deux formes :(il a fait) et (il fit).Selon l’interprétation traditionnelle, la forme (il fit) est réservée à la langue écrite, tandis que la forme (il a fait) se maintient dans la langue parlée.A lors les questions qui se posent : pourquoi y a –t- il une divergence sur ce point de temporalité entre langue parlée et langue écrite ? Pourquoi la même différence ne s’étend pas à d’autres formes parallèles ?
On croit, selon les modèles de grammaire que les formes verbales appartiennent à la même conjugaison. Mais selon Benveniste, les temps d’un verbe ne s’emploient pas comme les membresd’un système unique, mais se distribuent en deux systèmes distincts et complémentaires.
Ces deux systèmes fonctionnent selon deux plans d’énonciation différents .On distingue :
1-L’énonciation historique : réservée à la langue écrite, elle caractérise le récit des événements passés. Cette présentation se fait sans aucune intervention du locuteur dans le récit.
Il en découle que le récit historiquefonctionne comme un mode d’énonciation qui exclut toute forme linguistique « autobiographique »,c’est-à-dire que l’historien ne s’appropriera jamais l’appareil formel du discours(je,tu).On ne remarquera donc dans le récit historique que des formes de la « 3e personne »
L’énonciation historique comporte trois temps :
? L’aoriste (passé simple ou passé défini)
? L’imparfait
? Leplus-que-parfait
Le futur appelé aussi le prospectif est utilisé mais d’une manière limitée.
Dans ce mode d’énonciation,les temps demeurent les mêmes ,il n’ y a aucune raison de les changer puisque tous les événements racontés font partie du passé et tant que l’auteur reste fidèle à son statut d’historien c’est-à-dire qu’il n’emprunte pas des éléments étrangers au récit( comparaisons,réflexions,discours).A vrai dire ,il n’y a même pas de narrateur. Les événements apparaissent comme ils sont produits dans l’histoire. A ce niveau, le temps fondamental est l’aoriste, qui demeure un temps hors de la personne du narrateur.
2- Le discours : toute énonciation qui suppose un locuteur et un auditeur avec l’intention chez le premier d’influencer l’autre. C’est aussi l’ensemble des écrits quireproduisent des discours oraux. Il est donc nécessaire de souligner que la distinction entre le récit historique et le discours ne coïncide pas avec celle entre langue écrite et langue orale. Certes l’énonciation historique est réservée à la langue écrite mais le discours est écrit autant que parlé.
Le discours emploie librement toutes les formes personnelles du verbe : je /tu ainsi que il, maiscette troisième personne ne s’oppose à aucune autre car elle représente réellement une absence de personne.
Le discours emploie tous les temps (présent, futur et parfait) excepté l’aoriste. Le plus -que -parfait reste un temps commun entre le récit et le discours.
Concernant la relation qu’entretient l’aoriste avec le double système,il est à noter que d’une part,il ne s’emploie pas dans la…