Les etats américains et l’alliance pour le progrès

novembre 20, 2018 Non Par admin

Les États américains et l’Alliance pour le progrès

Lors de la conférence de Bogota en 1948, les États américains ont cherché à consolider leur union au sein de l’Organisation des États Américains (OEA) afin de faire face aux nouvelles préoccupations d’après guerre. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’égalité souhaitée entre États américains par la Charte de l’OEA, s’esttrouvée peu à peu déséquilibrée par la nouvelle place des Etats-unis sur la scène internationale. En effet, par leur rôle de vainqueur incontesté de la seconde guerre mondiale et leur place de première puissance économique, les Etats-unis sont considérés comme étant le maillon fort de l’organisation américaine, et sont en mesure plus que jamais d’imposer leur vision économique et politique aux autresÉtats membres. Cela était d’ailleurs vu comme une nécessité dans cette nouvelle période de guerre froide qui s’est ouvert après la deuxième guerre mondiale, car les États Unis étaient alors à la tête du bloc de l’ouest, violemment opposé à l’influence communiste de l’URSS.

Cependant, le déséquilibre et l’inégalité entre les États membres, ainsi que la prise de pouvoir apparente et définitive desEtats-unis dans l’OEA sont très mal perçu par les sociétés latinos américaines dont l’anti-américanisme se fait beaucoup ressentir depuis l’intervention flagrante des Etats-Unis dans la destitution du président guatémaltèque Arbenz. Cet anti américanisme latent ajouté à une situation économique grave dans certains États de l’hémisphère sud (notamment dans les pays rendus dépendants économiquementdes exportations vers l’Amérique) explique en partie l’acceuil qu’a reçu le vice président Nixon, lorsque celui-ci entame sa tournée politique des pays d’Amérique latine en 1958. Surpris de voir autant de violence à leur encontre, les américains vont mettre cela sur le compte de la menace communiste.
Mais comme va essayer de le montrer, le président brésilien Kubitschek, dans sa lettre auprésident américain Eisenhower, le problème est ailleurs et doit être replacé dans son contexte historique. Car en effet, il affirme que ces « minorités [1]» qui sont à l’origine des attaques contre Nixon ne font que démontrer une réalité, à savoir qu’il existe de nombreuses incompréhensions de part et d’autre de l’hémisphère entre les Etats-Unis et leurs voisins latinos. Il est urgent selon lui pourles Etats-Unis d’accorder des aides économiques aux pays d’Amérique latine, afin de parer à l’explosion de toute cette tension et de faire sentir ainsi aux peuples américains, grâce à cette aide, que les États-Unis et l’OEA peuvent leur donner les moyens de se développer, à l’abri de la menace communiste.
D’abord réticente sous le président américain Eisenhower, l’administration américaine vaêtre plus favorable, au vue de la réussite de la révolution cubaine, à prendre des mesures plus concrètes. Des mesures économiques et sociales conseillés par les 21 ministres des affaires étrangères des États de l’OEA (« The Committee of 21 [2]»), qui seront consignées plus tard dans l’acte de Bogota en 1960. Cet acte de Bogota recense et détaille alors toutes les mesures que les 21 ministresestiment être les plus urgentes et nécessaires au dévellopement social et économique des pays du continent latino-américain.
Mais c’est avec le nouveau président américain Kennedy que cette politique d’aide au développement économique et social va se poursuivre. Dans son discours d’ouverture face aux diplomates latinos américains en 1961, le nouveau président américain va reprendre à son compte lesmesures initiées par l’Acte de Bogota afin de rappeler l’importance qu’a le dévellopement des pays latinos américains pour les Etats-Unis, et ce au nom des valeurs morales que partagent tous les pays de cet hémisphère.
Le début des années 60 nous permet de nous représenter toute la complexité des rapports entre les États latinos américains et les États-Unis, car elle reflète toute la réalité…