Les espaces publics à la réunion
Les espaces publics à la Réunion
1. Un territoire en mutation
a. Fort développement urbain
Accélération de la croissance des villes depuis 50 ans, particulièrement depuis les années 60. Ceci est du aux effets de la départementalisation et décentralisation (Région) + les aides de l’Etat et de l’Europe.
Pression démographique élevée induit une extension des zones d’habitat malgérées.
b. Niveau d’équipement
Presque équivalent à la métropole pour les domaines public et privé.
Il reste cependant des déficits dans certains domaines :
-équipement sportifs : manque de gymnases et de terrains de sport
-services privés de santé : nombres de médecins 117/100 000 hab. (La Réunion)181/100 000 hab. (Métropole)
Médecins spécialistes et laboratoires d’analyse uniquement présents dans les principales agglomérations.
-équipements culturels
CASE (Centre d’Action Socio-éducatif) bien représentés,
Manque de bibliothèques, de cinémas et d’écoles de musique
-Services publics
Carences en commissariat de police, agence pour l’emploi et structures de garded’enfants.
– commerces
Foisonnement de petites unités commerciales : 1 commerce pour 140 hab. (Réunion) contre 1 commerce pour 400 hab. (en métropole).
Le développement des années 50 à 80 à la Réunion a donné la priorité aux équipements et infrastructures. Les espaces publics sont limités aux espaces verts et aires de jeux associés aux opérations d’habitat collectifs en périphérie de la ville.c. Le logement, une priorité
Objectif de produire 100 000 logements en 10 ans, objectif similaire à celui fixé par la métropole dans les années 60, qui a donné lieu au phénomène des banlieues et des problèmes bien connus qui en découlent.
Les nouvelles opérations devront donc tenir compte des dimensions de l’espace urbain pour garantir une qualité de vie « urbaine ».
d. Spécificitéslocales insuffisamment prises en compte
Aménagement du territoire déséquilibré
. Emploi et lieu d’habitat. Pas de répartition ordonnée de l’emploi par rapport aux lieux de résidence. Ceci engendre des flux migratoire quotidiens aberrants à l’échelle de l’île.
. Modèles d’aménagements importés. Dans les réalisations des 30 dernières années le caractère local de l’architecture et del’urbanisme a été perdu au profit de modèles européens standards. Négation des pratiques sociales et des représentations spatiales.
. Engouement pour les aménagements extérieurs. Foisonnements de projets d’aménagement d’espaces publics, aménagement des centres-villes, rues piétonnes, fronts de mer. La croissance des viles engendre des besoins d’espaces publics.
Les aménageurs implantent du mobilierurbain ou des espaces verts sans toujours connaître les attentes et les habitudes des utilisateurs ni l’influence des aménagements sur un quartier ou sur une ville. De plus, le rôle structurant des espaces publics pour la formation des espaces publics n’est pas pris en compte.
2. Conditions d’émergence des espaces publics
e. Essai de typologies
Trois catégories d’espaces :
-lesmicro-espaces de quartier
Lieux collectifs appropriés, marqués, parfois stigmatisés qui participent à une sociabilité quotidienne d’interconnaissances. Ce sont des lieus de petite taille, aménagés ou autoproduits, collectifs mais non publics, qui n’ont de sens que pour les individus qui les créent et les utilisent, l’étranger n’y est pas admis.
Ici se développe une socialisation traditionnelle quigénère un code unique d’attitudes et de comportements ainsi qu’une prévisibilité des actes des uns et des autres, l’activité de chacun se retrouve sous le contrôle d’autrui.
Ces lieux sont des kiosques, les espaces à l’ombre des arbres, murets… lieux de cohésion qui participent à la construction identitaire et au sentiment d’appartenance à un quartier.
-Les espaces centraux des villes…