Les éco-entreprises et les éco-technologies

Les éco-entreprises et les éco-technologies

Editorial

La protection de l’environnement est une préoccupation croissante et légitime de notre civilisation industrielle. A cette fin, de nombreuses entreprises proposent des services ou conçoivent et fabriquent des équipements de nature à prévenir et réduire les pollutions de toutes sortes. C’est ainsi que s’affirme, depuis plusieurs années unsecteur industriel employant plus de 150.000 personnes en France. A la base de ces activités très diverses, qui peuvent concerner le traitement des fumées, l’épuration de l’eau ou le recyclage des déchets, d’intenses efforts de recherche et développement favorisent la mise au point de technologies. Ces savoir-faire et ces techniques peuvent apporter des solutions aux problèmes de pollution, touten préservant la compétitivité de notre économie et la cohésion de notre société. Pour faire connaître ces technologies de l’environnement et en faciliter la diffusion, il a été décidé, à l’issue du séminaire gouvernemental pour le développement durable, d’en établir un « tableau de bord ». J’ai donc chargé la Direction Générale de l’Industrie, des Technologies de l’Information et des Postesd’effectuer ce travail nécessaire d’identification. Les deux études présentées ici : « Panorama des éco-entreprises » et « Tableau de bord des technologies de l’environnement » permettront ainsi aux responsables et décideurs industriels de prendre connaissance de la physionomie générale du secteur, et des principales technologies actuellement opérationnelles. Au sein de ce vaste tableau, un point mérited’être particulièrement mis en lumière : les entreprises s’engagent de plus en plus volontairement dans la logique du développement durable. Bien loin de les subir, les entreprises ont montré leur capacité à anticiper les exigences environnementales. Elles manifestent ainsi que l’industrie, comme toute activité humaine, ne saurait se passer d’une éthique. Mieux, nous sommes amenés à comprendrequ’à l’avenir, le respect de ces normes deviendra lui-même un facteur de la réussite économique. La nécessité, dit-on, est la mère de l’invention. Nous sommes donc tous mis en demeure, à la veille de voir la préservation de l’environnement entrer dans notre loi fondamentale, d’inventer les voies d’un nouveau modèle de développement. Sur ce chemin, l’industrie marche au premier rang.

Nicole FONTAINEMinistre déléguée à l’industrie

Première étude :

Le Panorama des éco-entreprises
En réponse aux préoccupations grandissantes des citoyens, se sont petit à petit développées des éco-activités visant à protéger notre environnement des impacts négatifs des autres activités humaines. Ces activités qui « produisent des biens et services capables de mesurer, de prévenir, de limiter ou de corrigerles impacts environnementaux tels que la pollution de l’eau, de l’air, du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets, au bruit et aux écosystèmes » (définition OCDE/EUROSTAT) peuvent être exercées par les administrations publiques telles que les communes ou les syndicats intercommunaux. Les intervenants privés y ont aussi pris une place importante : le secteur public « délègue » ou sous-traiteune grande partie de ses activités de services de protection de l’environnement. Il faut aussi considérer toutes les activités qui ont lieu en amont des services de protection de l’environnement proprement dits : fabrication des produits et équipements qui seront employés dans ce dessein, prestations de conseils, d’éco-conception, de mesure et d’analyse, construction d’installations spécialisées,de réseaux… Sur tout ce pan d’activités en amont, c’est le secteur privé qui domine. Les perspectives de développement de ces éco-entreprises sont très encourageantes, en lien avec la prise de conscience de la non durabilité de notre mode de développement. Leur progression est très liée aux politiques environnementales nationales et européennes, voire à des accords internationaux plus…