Les échanges favorisent-ils la paix? philosophie
lundi 16 mai 2011
BAC BLANC PHILOSOPHIE
Sujet : Les échanges favorisent-ils la paix ?
« Si tu veux la paix, prépare la guerre » dit l’adage ancien. La paix signifie l’absence de la guerre, mais pour arriver à une coexistence pacifique entre les hommes, l’homme doit obtenir ce qu’il désire. L’échange est la relation de réciprocité au fondement de la vie en communauté. Il y a échange debiens à partir du moment où il y a répartition des tâches, la satisfaction de mes besoins dépend d’autrui, mais la satisfaction des siens dépend de moi ; et chacun dépend ainsi de tous les autres.
Les échanges commerciaux favorisent-ils la paix ? Le dialogue n’est-il pas en effet l’opposé de la guerre ? N’existe-il pas pourtant de plus en plus de « guerre commerciales » recourant à despratiques de moins en moins respectueuses des hommes et des droit ?
Premièrement, nous établirons que l’échange est un facteur de paix, puis que les échanges peuvent avoir des vices cachés, enfin que les échanges sont ce que nous en faisons.
Comme le remarque Hume, l’homme est dépourvu de qualités naturelles. Il a donc tout à la fois plus de besoins que les autres animaux et moins de moyens pourles satisfaire, parce qu’il est faible. C’est donc pour pallier cette faiblesse naturelle que l’homme vit en société : la vie en commun permet aux individus de regrouper leur forces pour se défendre contre les attaques et pour réaliser à plusieurs ce qu’un seul ne saurait entreprendre ; elle permet aussi de diviser et de spécialiser le travail. Se dessine alors une communauté d’échanges où chacunparticipe, à son ordre et mesure, à la satisfaction des besoins de tous. Le commerce est alors basé sur une idée de partage, et de solidarité. Les hommes s’associent entre eux pour survivre. Selon Adam Smith, l’individu seul est dans l’incapacité de satisfaire tous ses besoins, il ne peux les satisfaire que s’il obtient qu’un autre fasse ce qu’il ne sait pas faire : il sera alors possible d’échangerle produit de son travail contre le produit du travail d’un autre. Car selon Platon, la « République » doit être divisée en trois classe de citoyens : les artisans, les guerriers et les gardiens. Chacun exerce l’activité qui convient à sa nature et occupe ainsi la place qui lui revient par nature. Les hommes ont donc besoin d’une société organisée dans ses échanges pour promouvoir la justice etla paix. Selon Montesquieu, « L’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes, et toutes les unions sont fondées sur les besoins naturels. » Les vertus du commerce sont de servir les intérêts de chacun, sur la base de l’entente. Le commerce est alors le contraire de la guerre.
Mais la société ne sert pas uniquement àassurer notre survie. Selon Aristote, la vie en communauté n’a pas pour seul but de faciliter les échanges afin d’assurer notre survie : ce qui fonde la vie en communauté, c’est cette tendance naturelle qu’ont les hommes à s’associer entre eux : l’amitié. Il ne s’agit pas simplement de dire que nous sommes tout naturellement enclin à aimer nos semblables, mais bien plutôt que nous avons besoin devivre en société avec eux pour accomplir pleinement notre humanité. La paix est le commencement de la compréhension mutuelle, du respect et de l’appréciation de l’autre en tant que différent de nous. C’est la coexistence des esprits et des cœurs. Pour que l’homme puisse progresser, il doit échanger avec ses semblables : le langage et la culture permettent aux hommes de s’unir sur des sujets de lavie en communauté. La culture est l’ensemble cohérent des valeurs, normes, mœurs et connaissances qui caractérisent une société humaine. C’est ce à quoi nous initie l’éducation, en tant qu’elle a pour but de nous ouvrir au monde humain. La paix ne peut avoir lieu si l’homme ne peut échanger avec ses semblables sa culture, ses valeurs et ses mœurs. Pour favoriser la paix, l’homme doit connaître…