Les caractères spécifiques de l’oralité

décembre 1, 2018 Non Par admin

Travail fait par : Hicham BELHAJ

TRAVAIL SUR L’ORALITE SELON MAMMERI

Existe-t-il une théorie globale de l’oralité et aussi de la littérature orale ? Telle est la question à laquelle tentede répondre l’écrivain algérien Mouloud Mammeri dans son étude Y a-t-il des caractères spécifiques de l’oralité ? En fait, toutes les études qui ont travaillé sur l’oralité n’ont jamais étédétaillées et circonstanciées dans la mesure où, étant descriptives, limitées à un aspect particulier ou superficielles tout court, elles l’ont, peu ou prou, marginalisée. Quels sont les points de convergence,de divergence et de confluence entre « littérature orale » et « littérature écrite » ? La réponse à cette question a conduit Mammeri à une aporie dans la mesure où elle l’a placé non face à desproblèmes, mais face à des mystères.

La dichotomie oral/ écrit, qui constitue la problématique majeure de l’écrivain et qui a été largement élucidée par lui, inscrit les deux littératures dans unerelation purement antagoniste, qui nous fait penser à la dichotomie « culture savante » (celle de la littérature écrite) / « culture populaire » (celle de littérature orale). Esotérique, connotative, lalangue de la littérature écrite n’est pas la langue courante car « la littérature, dit l’auteur, commence quand on est par delà les mots ». Quant à la littérature orale, si étudiée soit-elle, ellen’a jamais été une fin en soi, mais pour satisfaire à d’autres desseins.

Si pour la littérature écrite, les critères de « littérarité » sont manifestement apparents, ceux de la littérature orale sont,en revanche, difficiles à relever dans la mesure où cette fonction distinctive (la littérarité) est tributaire de sa fixité. Or, seule la poésie est munie de ce pouvoir d’ordre « pérenne», puisque safonction constitue un trait distinctif entre deux traditions : « scripturaire » et orale. Cependant, alors que dans la première tradition, le moyen ordinaire d’expression est indubitablement la…