Les ames grises – analyse narratologique
Les structures narratives dans
Les Ames grises
De Philippe Claudel
Introduction
« Les Âmes grises » est un roman qui a reçu le prix Renaudot en 2003. Il a été salué pour son classicisme dans l’écriture mais aussi pour sa modernité. Une modernité due à sa structure narrative particulière parce que le roman est le témoignage d’un protagoniste du récit. Ce témoignage est brut, guidé parl’émotion du narrateur. Cette émotion pousse le narrateur à faire des ellipses, des digressions qui rendent le récit non linéaire et composé de plusieurs couches. La nature particulière du narrateur est principale dans la structure narrative. C’est ce que nous allons voir au travers de son intervention dans le récit.
Nous commencerons par survoler les structures narratives à l’intérieur des chapitresindividuellement avant d’analyser les caractéristiques de ces structures dans le roman en général. Nous aurons ainsi l’occasion de discuter de l’éclatement soi-disant arbitraire des souvenirs du narrateur, de la véracité des faits et des témoignages qu’il rapporte ainsi que de la nature du narrateur.
1. Analyse chapitre par chapitre
Chapitre I
On entre dans un récit qui est raconté 20 ansaprès les faits ce qui donne une valeur plus incertaines aux faits relatés. On apprend que le narrateur n’a pas été témoin de tous les faits mais qu’il a recueilli des témoignages. « Voilà ce qu’il m’a dit, Bourrache, un jour que je l’asticotais. » p.17
Chapitre II
Dans ce deuxième chapitre (sur 27 chapitres), nous avons déjà un élément déclencheur qui amène un récit hors de l’ordinaire. Il ya de nombreuses descriptions mais le narrateur n’est pas présent. Le narrateur s’introduit dans le récit « Dans sa bouche, il n’y avait plus de Belle de jour, pourtant lui aussi l’appelait ainsi jadis, je l’avais moi-même entendu. Il disait dorénavant la victime, comme si la mort en plus d’ôter la vie enlevait aussi les jolis noms de fleurs. » p.22
Chapitre III
Le narrateur nous fait partd’éléments futurs. Il connaît donc le présent, le passé et le futur.
Alors qu’au chapitre précédent, nous avions l’élément déclencheur de l’intrigue. Ce chapitre n’embraye pas dessus.
Chapitre IV
La scène qui déclenche tout a eu lieu mais le narrateur raconte le passé. Il nous explique ainsi ce que représente Destinat pour lui. Tout en nous faisant part de son trouble. L’histoire présente se nourritdu passé.
Chapitre V
Encore une fois, le narrateur expose une situation dont il n’a pas été témoin. Il s’insère encore dans le récit. « Je me demande bien ce qu’il a bien pu en faire de cette paire de gants, couleur saumon, en tissu délicat, qu’il a sortie d’une boîte en galuchat et d’un papier de soie, avant de les regarder, incrédule. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, Fracasse : mort,éclopé, ou alors sain et sauf au bout des quatre années. (…). » p.49
Chapitre VI
On commence à rentrer dans un récit intradiégétique. Pour la première fois, le narrateur semble avoir été témoin d’une scène qu’il raconte. « On se poussa du coude d’un air entendu. » p.63
Chapitre VII
On est dans un chapitre très extradiégétique.
Chapitre VIII
La narrateur nous apprend que beaucoup de cequ’il nous raconte son témoignages qui comme sont récit, datent de bien après L’Affaire comme il la nomme.
Chapitre IX
Le narrateur prend le pouvoir sur le récit, il veut parler de Lysia, il laisse l’histoire là où elle et raconte son histoire donc forcement on est dans un récit intradiégetique. « Mais je veux dire autre chose avant que de raconter le Château dans ses poussières et ses ombres. Jeveux parler de Lysia Verhareine, car moi aussi, je la voyais, comme tout le monde. » p.79
Chapitre X
Le chapitre précédent a amener le récit à rentrer dans l’intradiégétique. Dans ce chapitre X, le narrateur est témoin et acteur de la scène mais on ne sait pas en quelle qualité, il intervient.
Chapitre XI
Le narrateur devient enfin intervenant dans l’histoire.
Chapitre XII…