L’enfant à la naissance
. Question N° 1 .
. Cette période est marquée par la symbiose étroite qui unit la mère et son enfant en gestation.
La vie émotionnelle de la mère a des répercutions sur le fœtus. C’est durant la grossesse que le développement sensoriel du fœtus se réalise et dès cinq mois, tous les organes des sens fonctionnent. Le futur enfant est alors capable de communiquer avec ses parents car ilperçoit son environnement : les voix, les sons, les mouvements de sa mère, ce qu’elle consomme, les goûts, les odeurs, les contacts des mains sur le ventre, les caresses mais également les divers émotions de sa mère.
Selon les théories psychanalytiques, le stade fœtal serait très important, voire décisif pour le développement futur de la personne (au-delà des effets tératogènes).
Le moindretraumatisme (vécu négatif de la grossesse de la mère) peut provoquer des problèmes dans le développement. L’état psychophysiologique de la mère exerce une influence sur le type de comportement du fœtus qui a une certaine perception du milieu extérieur et intérieur. Il ressent les changements physiologiques reflétant les états émotionnels maternels. Le foetus est très sensible aux états d’âme de lamère, il est directement « branché « sur les émotions de celle-ci.
Son cerveau en gestation s’adapte à ce que lui dicte son environnement; s’il est très angoissant, les synapses transmettent plutôt la peur, l’agitation, le stress que la joie ou la satisfaction. Si la femme est épanouie, heureuse, le fœtus sent qu’il est désiré. Autant d’éléments qui s’inscrivent dans son cerveau et qui font quele fœtus possède déjà une histoire gravée dans sa mémoire inconsciente à la fin de la grossesse (la mémoire sensorielle et affective se développe durant cette période).
L’affectivité d’une personne s’enracine profondément dans ses expériences corporelles et sensorielles.
Il faut harmoniser le plus possible le milieu biologique, organique, psychologique dans lequel l’enfant sedéveloppera. Cette rencontre intime prénatale est essentielle : elle permet d’instaurer une sécurité affective indispensable pour le développement harmonieux de l’enfant.
. Question N° 2 .
. La naissance marque une étape très importante et décisive dans la vie de l’enfant. Il passe d’une situation heureuse à une situation réellement douloureuse. Il y a une rupture d’équilibre, une douleurpsychique. Il reçoit un choc violent, extrêmement angoissant. C’est un évènement considérable dans la genèse inconsciente de la psyché (ainsi que pour les fonctions nourricières de la mère).
Avant l’accouchement, contenu dans l’utérus maternel, le bébé se trouve dans un état de plénitude, son organisme nage dans la béatitude. Au moment de la naissance les contractions utérines sont telles qu’ellesle mettent dans un état de contrainte extrême. Puis, il s’engage dans le canal utérin où, là encore la pression physique est considérable, avec un sentiment très fort de suffocation. Il lui faut donc livrer bataille pour « sa survivance ». Ensuite, il est d’un coup projeté hors du corps maternel dans un monde inconnu, aveuglant, froid…Il s’agit d’une chute dans un vide angoissant qui ne prendrafin que lorsqu’il aura perçu le regard, ressenti le contact, la chaleur du corps maternel qui reconstitueront « l’enveloppe de suppléance » la plus proche de l’état antérieur.
L’effet du stress maternel, de la naissance traumatique, césarienne, l’administration de produits (anesthésiques, gaz hilarant…), forceps, travail long et pénible, séparation immédiate de sa mère, provoquent des états dechoc et des agressions sensorielles chez l’enfant.
Si la naissance se passe mal, que la symbiose mère / bébé ne se fait pas, cela provoque des pathologies sévères psychologiquement : claustrophobie, agoraphobie, autisme…
J.M.Delassus, pédopsychiatre, auteur de « psychanalyse de la naissance » et fondateur de la « Maternologie » se souci de la naissance psychique de l’enfant via la mère…