Le travail est-il toujours un facteur d’intégration
(Introduction)
Accroche : Enquête récente (premier trimestre 2002) établissant une corrélation entre les taux de suicide et la situation de l’emploi des individus
Définitions : intégration : intériorisation des normes et des valeurs dominantes chez Durkheim, sentiment d’identification au groupe ; exclusion (voir réponse à la question 3) ; travail : activité productrice de l’homme
Cadrespatio-temporel : centré sur la deuxième moitié du XXème siècle, en Europe et particulièrement en France
Problématique : évolution de la conception du travail d’une activité peu valorisée (réservée aux esclaves dans la Cité grecque ; reconnue comme abrutissante par A. Smith) vers un instrument d’émancipation. Amélioration de la situation du salariat au XXème (qui était au XIXème siècle la pire desconditions ; celle des journaliers) grâce aux acquis sociaux. Mise en place en Europe de modèles économiques, sociaux et culturels basés sur cette forme d’emploi qui fait encore figure de norme mais qui perd du terrain remettant en cause la cohésion sociale.
Annonce du plan : ….
I – Le travail, vecteur principal de l’intégration économique et sociale
Les mécanismes d’intégration opèrent sur lelieu de travail ainsi qu’au sein de la structure sociale et de sa vie économique
A – Les mécanismes à l’oeuvre sur le lieu de travail
• La socialisation (cf. réponse à la question 5) : Socialisation secondaire (à l’âge adulte) ; faisant appel à des normes et valeurs transmises précédemment (par les instances de socialisation primaire : famille, école, religion …) mais pouvant comporter égalementde nouveaux éléments spécifiques au cadre de travail : formes de coopération, de négociation, de conflits …
• L’immersion dans une sous-culture professionnelle : Culture = manières de sentir, de penser et d’agir propre à un groupe ; sous-culture = culture d’un groupe plus restreint en taille qui conserve la majorité des éléments de la culture de référence plus globale dans laquelle il s’inscriten présentant certaines spécificités. Sous-culture pouvant s’envisager à plusieurs niveaux : un corps de métier, une entreprise (cf. réponse à la question 6). La notion de culture d’entreprise doit être considérée avec prudence puisqu’elle peut être un outil de gestion des ressources humaines et à ce titre ne pas correspondre à une stricte définition sociologique de la culture ou sous-culture.
•Les identités professionnelles : Par l’effet de la socialisation et de la culture, se forgent des identités professionnelles. Renaud Sainsaulieu, sociologue de l’entreprise contemporain, a mis en évidence la réalité et la diversité de ces identités professionnelles (« L’identité au travail » 1993). Par exemple, celles des ouvriers spécialisés (OS) est marquée par une attitude fusionnelle quiconsiste à gommer le plus possible les différences individuelles, en particulier lorsqu’il s’agit d’entretenir des relations avec la hiérarchie (il faut faire bloc).
B – Les répercussions sur l’intégration à la structure sociale et à la vie économique
• Les effets de l’identité professionnelle sur l’identité sociale : La place occupée dans la production conditionne plus ou moins fortement la placeoccupée dans la structure sociale. C’est le sens de la nomenclature des P.C.S utilisée en France (de nombreux comportements tels que le choix du conjoint, l’itinéraire des enfants ou les opinions politiques varient d’une PCS à l’autre). Vision marxiste des classes sociales dépendant de 3 critères : place dans les rapports de production, conscience de classe et lutte contre les autres classes.
• Uneplace pleinement reconnue dans la société : Le travail est devenu une dimension essentielle de la vie d’un adulte (cf. réponse à la question 4). Il fait partie des « valeurs » principales des européens avec la famille (enquête European Values de 1999). Dans les pays developpés, la conception dominante du travail aujourd’hui est celle des socio-démocrates pour qui le travail est un facteur…