Le théâtre

novembre 24, 2018 Non Par admin

1. Sur quel quiproquo repose chacune de ces scènes ? Analysez le fonctionnement de ce
quiproquo.
Dans les oeuvres de ce corpus, le quiproquo ne nous apparaît pas comme un simple procédé tel qu’onle trouve par exemple
dans la farce ; il nous semble vecteur de sens, et même de façon assez complexe : dans chaque cas nous pensons qu’il
apparaît à deux niveaux.
L’extrait d’Amphitryon de Molière(texte A) nous fournit d’abord le niveau le plus élémentaire du quiproquo : Alcmène prend
Jupiter pour son mari et rappelle que c’est l’état de mari qui légitime ses sentiments (cf. v.13-14) ; maisla situation est rendue
encore plus complexe par le désir de Jupiter d’être aimé pour lui-même ; ce désir l’amène à réclamer le statut d’amant (v.29-
32), puisqu’il ne peut par définition bénéficierde l’état de mari, sinon par fraude. La situation est identique chez Giraudoux (texte
B) où toute la scène semble amener la découverte de la réalité par Alcmène, mais il n’en est rien. Si Jupiter estnommé à la fin
de la scène, ce n’est que comme créateur du paysage, non comme être aimé d’Alcmène, à son désespoir.
Dans Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux (texte C), chacun des deux noblesjoue au valet pour tromper l’autre et
éprouver sa véritable nature. Mais il ne sait pas que l’autre, dans la même situation, le trompe aussi. On retrouve ici une
équivoque constitutive du théâtrede Marivaux, qui joue à la fois sur la psychologie et sur l’aspect social. Silvia et Dorante ne
manquent pas d’être étonnés des qualités qu’ils découvrent l’un chez l’autre, en dépit de leur apparencede domestiques. Ils
vont jusqu’à soupçonner une meilleure naissance que la leur sans pour autant deviner le même stratagème en face.
Dans le texte D de Racine, le quiproquo est lié au meurtre dePyrrhus : Oreste a tué celui-ci sur les ordres d’Hermione ; il pense
donc avoir satisfait celle qu’il aime, or il n’en est rien (v.11 à 21). Il ne sait pas que cette demande n’était due qu’à une…