Le terme de réussite scolaire
Étrangement le terme de réussite scolaire appartient à l’ensemble de l’arc idéologique de notre pays.
Du parti socialiste à la droite, du parti communiste au reste de la gauche, on parle de réussitescolaire pour l’opposer à l’échec scolaire. La réussite scolaire serait donc une idée en or puisque à elle seule, elle ferait consensus.
Par ailleurs il est à remarquer que pour s’opposer à l’échecscolaire, les gouvernements successifs ont entrepris de modifier le contenu du travail des enseignants, puisque le bon sens semble commander que l’échec ou la réussite scolaire sont sécrétés par leseul travail des enseignants.
On remarquera aussi que les arguments convoqués pour modifier le travail des enseignants sont du même ordre que ceux qu’on utilise dans le reste de la société. Lesdysfonctionnements de l’école seraient imputables au corps enseignant, à sa rigidité, à son archaïsme, au manque de formation, en fait au mauvais vouloir des enseignants.
Or nous notons que «l’école de laréussite », « les zones de réussite scolaire », « les partenariats pour la réussite », ont irrémédiablement tendance à transformer les enseignants en « partenaires officiels de la réussite de vosenfants «.
On perçoit là que la notion de réussite scolaire est en fait le faux nez d’une conception managériale du rôle de l’école. Le consensus idéologique autour de la notion de réussite scolaire netravaille-t-il pas à l’émergence d’un consensus élargi à une vision de l’école débarrassée enfin de sa dimension «homminisante », gâchis de temps et d’énergie en ce qu’elle n’est pas source derémunération du capital. C’est une des caractéristiques des êtres humains que de vouloir savoir pour savoir. C’est un immense progrès du genre humain que d’avoir organisé la société de telle sorte qu’elle disposede lieux où l’on transmet le savoir.
La conception managériale de l’école tente d’assurer la prépondérance des tâches de socialisation, d’animation, de réunion, d’évaluation directement…