Le suréalisme
Le surréalisme : différentes formes d’art
le Surréalisme est d’abord d’essence littéraire. Son terrain d’essai est une expérimentation du langage exercé sans contrôle. Puis cet état d’esprit s’étend rapidement aux arts plastiques, à la photographie et au cinéma, non seulement grâce aux goûts de Breton, lui-même collectionneur et amateur d’art, mais aussi par l’adhésion d’artistes venus de toutel’Europe et des États-Unis pour s’installer à Paris, alors capitale mondiale des arts.
Les artistes surréalistes mettent en œuvre la théorie de libération du désir en inventant des techniques visant à reproduire les mécanismes du rêve. S’inspirant de l’œuvre de Giorgio De Chirico, unanimement reconnue comme fondatrice de l’esthétique surréaliste, ils s’efforcent de réduire le rôle de laconscience et l’intervention de la volonté. Le frottage et le collage utilisés par Max Ernst, les dessins automatiques réalisés par André Masson, les rayographes de Man Ray, en sont les premiers exemples. Peu après, Miró, Magritte et Dali produ
la poésie surréaliste recourt encore à des formes traditionnelles (sonnet,blason, alexandrin, exaltation lyrique…) pour les subvertir ou les exalter.isent desimages oniriques en organisant la rencontre d’éléments disparates.
les mots sont aussi considérés comme libres, indépendants du sujet qui les manipule : « les mots font l’amour » selon Breton, c’est-à-dire qu’il s‘associent, dégagent une énergie et un pouvoir magique qui dépassent le contrôle qu’un sujet peut exercer sur lui ; à la limite, les mots dictent la pensée : il faut écouter les mots, seplier à leur logique ; il ne faut pas chercher à les domestiquer mais tirer profit de leur énergie pour créer, renouveler la poésie.
La poésie est le contraire d’un art de l’ornementation et de l’agrément. Loin d’être une pure affaire de langage, la poésie est liée à l’action, à la mentalité surréaliste : elle tend au dépassement, à l’infini.
L’image est au cœur de la poétique surréaliste : ellen’a pas à rapprocher seulement deux éléments , comme le fait la comparaison mais au contraire, elle repose sur la force de l’arbitraire : plus le rapprochement sera fortuit plus l’image aura de valeur. L’arbitraire de l’image ne signifie pas l’incohérence du poème, même si elle ne tient ni à la logique ni à une figuration possible des images.
L’amour est une philosophie pour le surréalisme : ilreprésente ce qui élève et transcende, ce vers quoi il faut tendre. C’est un amour sublime et idéal mais aussi charnel : le désir, ses tensions, ses crispations et son déclin sont au cœur de l’écriture de l’amour. L’amour porte la quête de la femme unique, absolue, élue entre toutes.
Les surréalistes vouent un véritable culte à la Femme ; elle possède bien des facettes : femme-fleur ou objet decontemplation, femme-fruit ou objet de consommation, femme-enfant, femme-fée, femme affamée qui menace de dévorer son amant et surtout femme rêvée.
La femme est avant tout initiatrice : elle est le lien entre l’homme et le monde, elle permet à l’homme divisé de se retrouver, elle lui ouvre les portes du surréel ; c’est pourquoi elle est tant célébrée dans la poésie surréaliste.
Le surréalismeprolonge une tradition picturale où la rêverie, le fantastique, le symbolique, l’allégorique, le merveilleux, les mythes ont une part importante, éléments que l’on trouve dans les œuvres de Bosch, d’Arcimboldo, dans les anamorphoses, les grotesques, les préraphaélites anglais, dans les illustrations de William Blake et dans les tableaux de Gustave Moreau, des nabis, du Douanier Rousseau, d’Odilon Redonou de Gustav Klimt. L’onirique, le choc visuel produit par la juxtaposition d’images ou d’objets incongrus, mais toujours agencés dans une œuvre signifiante, sont l’un des fondements de la poétique surréaliste.
Les contemporains admirés par les surréalistes furent le peintre italien Giorgio de Chirico, les artistes français Marcel Duchamp et Francis Picabia, le peintre espagnol Pablo Picasso,…