Le stiule documentaire en photo
Les caractéristiques esthétiques du style documentaire, comme prônées principalement par Evans, visent à mettre au point un protocole pour conserver le mieux possible les traces :
ImpersonnalitéImpersonnalité : l’impersonnalité est un critère de qualité. Il s’agit de l’impersonnalité de la prise de vue mais aussi de l’impersonnalité du modèle qui, lui aussi, doit être un parfait anonymeRefus des marques traditionnelles de l’art : pas de transfiguration de la réalité, pas d’apport d’élément personnel, refus d’une trop grand maîtrise de la composition
Neutralité délibérée, sécheressede l’image, froideur
Absence de toute marque expressive et de tout contenu narratif
Esthétique de l’efficacité discrète
Statisme, voire une forme de rigidité conventionnelle dans le portrait poséUniformisation des prises
Importance du sujet dans le résultat final
Retour au portrait, paysage et vue d’architecture
Refus des expressions fortes chez le modèle
Sujet populaire, vernaculaireou autochtone jusqu’alors méprisé. Affiches, enseignes, graphisme commercial, dessins muraux, architecture provinciale (architecture de catalogue ou de charpentier), ornementation industrialisée,sculptures commémoratives.
Cadrage simplifié, généralement frontal et centré sur le sujet
Modestie de l’image, marquée par rien d’autre, semble-t-il, que le respect de l’objet ou de la personne.Importance du rendu du médium
Purisme de la netteté (travail à la chambre)
Précepte de la pureté du médium (pas de légende)
Quelques commentaires : luminosité et netteté sont indissociables. Lesphotographes aspirent au soleil et à la minutie descriptive. Pour atteindre l’extrême netteté on photographie avec les plus grands appareils possible (chambres), ce qui est absolument contraire à l’évolutiondominante de la photographie (le Leica apparaît en 1925, le Contax en 1932). La chambre est dès cette époque un outil démodé. Pour Berenice Abbott et Walker Evans, elle sera véritablement un…