Le renouveau des outils de gestion
Manuscrit auteur, publié dans « 22ÈME CONGRES DE L’AFC, France (2001) »
EVOLUTION DES OUTILS DE CONTRÔLE ET DES CRITERES DE PERFORMANCE, FACE AUX DEFIS DE CHANGEMENT STRATEGIQUE DES ENTREPRISES
Henri SAVALL et Véronique ZARDET halshs-00584652, version 1 – 9 Apr 2011 Professeurs
Université Lumière Lyon 2 ISEOR : 15 Chemin du Petit Bois – 69130 ECULLY Tél. : 04 78 33 09 66 – Fax : 04 78 33 1661
Résumé Cette communication étudie tout d’abord le nouveau contexte stratégique et organisationnel des entreprises : stratégies proactives fondées sur les ressources, environnement plastique… Cela nécessite une évolution des outils de contrôle et critères de performances : meilleure intégration des critères économiques et sociaux, prise en compte du court et du long termes… Des outilspratiques implantés par l’ISEOR dans des entreprises sont présentés à l’appui de cette réflexion.
Abstract First of all, this communication is focused on the new strategic and organisational context of firms : proactive strategies based on ressources, plastical environnement… An evolution of control tools and performance standards is needed to integrate socioeconomic variables and to take short andlong time elements into account. Practical tools which have been implantated by ISEOR within different firms are presented to stress this reflexion.
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Le contexte stratégique et organisationnel des entreprises en mutation interpelle les outils de contrôle de gestion et les critères de performance, aujourd’hui mal adaptés à ce nouveau contexte. C’est donc une problématique d’articulation plussoignée de différents domaines des sciences de gestion qui émerge . Cette communication s’efforcera de montrer la nécessité de concevoir aujourd’hui les outils et le contrôle de gestion selon une approche plus intégrée du contrôle, de la stratégie, de l’organisation, de la gestion de production et de la gestion des ressources humaines.
Si l’on veut dépasser les habituelles incantations sur lesbienfaits de l’intégration multidimensionnelle, il convient d’accepter l’idée que la gestion est un objet d’étude susceptible d’être soumis à une observation scientifique rapprochée. En effet, la problématique de la prise de décision de gestion s’inscrit dans un champ halshs-00584652, version 1 – 9 Apr 2011 spécifique, celui des entreprises et des organisations. L’entreprise, l’organisation à butnon lucratif, l’établissement de service public, à caractère administratif,industriel ou commercial sont des champs d’observation, d’étude et d’analyse relativement délimités et observables par le chercheur, comparativement à l’espace économique régional, national ou mondial. Ce grand espace pose aux chercheurs des difficultés importantes d’observation scientifique rigoureuse, et nécessite unemédiation par des données statistiques dont la fiabilité est relativement incertaine comme le reconnaissent depuis longtemps les experts de l’INSEE (Arkhipoff, 1985). Le champ plus délimité d’une organisation ne dresse pas des obstacles aussi difficiles à vaincre, et c’est une chance pour le chercheur en sciences de gestion, dont le caractère expérimental (au sens large) est plus pertinent d’un pointde vue épistémologique qu’en économie. La gestion des entreprises et des organisations est donc un domaine susceptible d’études scientifiques fondées sur l’observation rapprochée des systèmes socio-technico-économiques, traversés par des jeux d’acteurs en situation de conflits-coopérations. Ces relations de conflits-coopérations sont complexes, à la fois interpersonnelles, les protagonistes ayantdes intérêts antagonistes, et intrapersonnelles, car chaque acteur a des objectifs multiples antagonistes dans l’instantané et, de surcroît, se trouve écartelé par le conflit d’horizon temporel entre ses objectifs à court terme et à moyen ou long terme (Barnard, 1938, Si on, m 1957). L’organisation est ainsi un espace dialectique de contradictions, de tensions explicites et implicites, composé…