Le pouvoir contre l’intérêt géneral – pierre rosanvallon
Dans un contexte de globalisation, Pierre Rosanvallon, historien, met en exergue le phénomène de dissociation entre légitimité des gouvernants et confiance des gouvernés ; confiance qu’il définitcomme étant le fait «d’être capable de faire une hypothèse sur les comportements futurs». Alors que cette confiance des citoyens peut s’exercer dans un contexte politique stable (débats d’idéestranchées, programmes clairement délimités), elle s’effrite de nos jours, où la politique semble être de plus en plus régie par le jeu des personnalités. Le contexte de globalisation est joue également un rôle: le monde est, comme le dit Rosanvallon, «plus menaçant et moins régulé» et la politique semble malheureusement suivre cette voie.
Partant, nous étudierons dans un premier temps, les éléments decette dissociation pour montrer, dans un second temps, qu’elle met en danger la démocratie.
Les éléments de la dissociation :
On note, en France, un certain nombre d’éléments constitutifs de ladissociation politique entre gouvernants et gouvernés.
Commençons par la confusion des légitimités : l’élection donne au candidat gagnant la légitimité électorale et donc de gouverner sur la durée dumandat, ce qui en soi n’est pas un principe à remettre en cause. Toutefois, cette légitimé d’élection ne donne pas pour autant à l’exécutif la légitimité du contenu des décisions prises. Cettedifférence est mal acceptée par le gouvernement ce qui est une «grande faute» selon Rosanvallon.
De plus, on constate en France un affaiblissement des forces sociales telles que les syndicats par ex. Eneffet, l’état qui se prétend seul détenteur de l’intérêt général laisse peu de place à la représentation démocratique que sont les syndicats et les manifestations, ce que l’historien appelle «lareprésentation du monde social organisé et diffus». La légitimité électorale ne peut pas intégralement représenter l’ensemble de la population.
Enfin, ce qui me semble le plus dérangeant au regard des…