Le malaise dans la culture

décembre 22, 2018 Non Par admin

Freud quand il écrit Malaise dans la culture, tente de montrer le parallèle qui existe entre psyché individuelle et psyché collective. Etant entendu que la culture se définit comme ce qui lie les hommes entre eux, il va montrer comment les pulsions de vie (Eros) et les pulsions de destruction (Thanatos) vont l’une et l’autre interférer dans le développement culturel et comment la culture va seposer comme obstacle au bonheur, à la satisfaction pulsionnelle, et notamment à la pulsion de mort.

Entendu que la culture peut se définir comme un entité psychique collective, il devient intéressant d’étudier les processus psychiques à l’œuvre dans la psyché individuelle au niveau de l’individualité collective. Mais cela n’est qu’une piste de réflexion pour le chercheur que Freud propose desoulever.

La pulsion d’agression est avant tout pulsion d’autodestruction. « L’homme est un loup pou lui-même » avant d’être un loup pour l’homme.

Au début de toute vie, la psyché comprend deux pulsions antagoniques :

-libido, tournée vers le moi

-agression tournée vers l’extérieur

Dans son ouvrage, Freud montre comment l’extérieur se retourne vers l’intérieur. L’agression estrenvoyée là d’où elle vient, vers le moi-propre. Il accorde une place prépondérante à la pulsion de mort

Le sentiment de culpabilité est au centre de la problématique freudienne et ressort particulièrement ici. Elle divise la culture d’avec elle-même. Elle évoque la faute et au-delà de cela l’enchaînement oedipien : désir/interdit/transgression.

La Genèse du surmoi

Sa genèse est oedipienne.-sous la menace de l’angoisse de castration, le moi de l’enfant (garçon) se détourne de l’investissement d’objet incestueux. L’autorité paternelle est introjectée sous forme du surmoi, « lequel emprunte au père sa sécurité et perpétue son interdit ». (Platon) L’angoisse de castration est pour Freud le véritable moteur de cette genèse résumée sous la forme :

« Si tu désires, tu seras puni »Mais étrangement, dans Malaise, l’angoisse de castration est absente. Sa conception du surmoi a été modifiée. Elle apparaît comme impératif catégorique et exigence pulsionnelle du besoin de punition.

La question qui se pose est alors la suivante : à quelle autre source que l’angoisse de castration le surmoi doit-il sa genèse, sa violence constitutive ?

Il reprend le point de vue de M.Klein. La sévérité du surmoi représente moins celle de l’objet que celle de l’agression tournée contre lui, c’est une agression tournée vers l’intérieur, contre le moi. Mais cette conception d’un surmoi constitué d’une agression retournée vers l’intérieur repose sur le postulat d’une agression primitive toute entière tournée vers le dehors. Freud n’adhère pas totalement à cette conception quiprône un innéisme, une endogenèse. Il préfère sa conception oedipienne du surmoi, à travers la référence à une influence extérieure et qui va agir dans le rapport maintenu entre angoisse et surmoi.

Mais Freud va déplacer cette angoisse fondatrice. Ce n’est plus l’enfant oedipien mais l’enfant du désaide, de l’Hilflosigkeit, celui du malaise dans la culture.

L’influence extérieure que le surmoireflète (loi du père) n’est plus celle du père justement qui dit non, mais celle plus archaïque de l’autorité inattaquable, l’autorité parentale. Ce n’est donc plus le fruit de l’angoisse de castration, mais celle du désamour de l’objet aimé. On devient coupable de ne pas être aimé. La culpabilité est une variété de l’angoisse.

Cette nouvelle genèse du surmoi ne remet pas en cause la première,mais elle l’englobe. Effectivement, la détresse devant la perte d’amour est vécue également dans la situation oedipienne, avant de devenir et de se qualifier en angoisse de castration.

Dès 1895, Freud avait déjà plus ou moins pressenti cela dans sa formule :

« Le désaide initial de l’être humain est la source originaire de tous les motifs moraux. [1]»
Sentiment du moi
Il n’y a pas de…