Le jeune et le chomage
Comme pour l’emploi, le chômage des jeunes répond à un double phénomène. Un effet d’âge : quel que soit l’état du marché du travail, il est plus difficile de trouver un emploi quand on est jeune etque l’on a peu d’expérience. Ceci en dépit de l’élévation du niveau de qualification, et de salaires très inférieurs à celui des salariés plus âgés. Résultat, le taux de chômage des jeunes est très endessus de celui des plus âgés : au troisième trimestre 2008, il était de 19,7 % contre 7,7 % en moyenne et 5,3 % pour les plus de 50 ans. En réalité, à partir de 40 ans, le taux de chômage estquasiment équivalent à celui que l’on pourrait qualifier de « plein emploi [1] ».
Attention tout de même : un taux de chômage qui approche les 20 % ne signifie pas que 20 % des jeunes sont au chômage. Letaux de chômage rapporte le nombre de demandeurs d’emploi à celui des jeunes actifs, non à l’ensemble des jeunes. Parmi les jeunes, une grande partie n’est pas active (au sens du marché du travail !) :le plus souvent elle continue à étudier. Un gros tiers seulement des 15-24 ans sont « actifs » contre 89 % des 25-49 ans et c’est au sein de cet ensemble que l’on calcule le taux de chômage.
Mais lesjeunes sont aussi victimes d’un effet de génération : la conjoncture du marché du travail marque durablement la carrière des nouveaux entrants. « L’avènement du chômage de masse concentré sur lesjeunes est un événement historique moins visible que mai 1968, mais il pourrait être en revanche plus massif, démographiquement, voire culturellement », écrit le sociologue Louis Chauvel [2]. Lesgénérations sorties de l’école au milieu des années 1970 ont connu un taux de chômage de l’ordre de 5 %. Au milieu des années 1980, il dépassait les 20 %. Par la suite, le taux n’est jamais descendu au dessousde 15 %. Cela signifie que les jeunes générations, depuis au moins 20 ans, vivent avec le chômage. De nombreux actifs n’ont jamais connu le plein emploi et bon nombre de carrières ont connu des…