Le droit a la paroles
Ben Ali le bourreau des journalistes
A la veille de l’élection présidentielle, le 24 octobre 2009, Zine el-Abidine Ben Ali, candidat à sa propre succession pour uncinquième mandat, avait averti publiquement ses détracteurs que la loi serait « appliquée contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité del’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ». Une fois le chef de l’État réélu avec 89,62% des voix le 25 octobre, les hommes de main du régime n’ont pastardé à mettre ces menaces à exécution.
« L’arrestation de Taoufik ben Brik et l’agression de Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la libertéd’expression. Nous appelons la communauté internationale à réagir face à ces agissements dignes d’un régime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali »,a déclaré l’organisation. Aujourd’hui, le 29 octobre, le journaliste Taoufik Ben Brik a été arrêté alors qu’il était convoqué à 10h pour la prétendue agression d’unefemme dans la rue la semaine passée. Tout porte à croire qu’il s’agit d’une affaire montée de toutes pièces par les autorités pour inquiéter le journaliste, connu pour sesarticles critiques à l’égard du président Ben Ali.
Le journaliste indépendant Slim Boukhdhir a, quant à lui, été agressé par cinq hommes en civil dans le quartier duBardo à Tunis, alors qu’il descendait de taxi pour rentrer à son domicile. Deux heures plus tôt, le journaliste avait été interviewé par la BBC pour discuter du rapportde Reporters sans frontières suite à la mission de l’organisation en Tunisie. Il a dénoncé l’impossibilité, pour les journalistes indépendants, de faire leur travail