Le dessin d’enfant

novembre 16, 2018 Non Par admin

Introduction

Dans l’antiquité, on se méfiait beaucoup de l’image et du dessin. Platon affirmait que le dessin pervertissait la jeunesse. Aristote définit, lui, l’imitation comme une tendance naturelle dès la petite enfance, qui permet la connaissance. Cependant, jusqu’au XXe siècle aucune importance n’est réellement accordée au dessin d’enfant.
Avant 1960, le dessin d’enfant n’est considéréet encouragé que si l’on considère que l’enfant a du « talent » pour dessiner, c’est-à-dire qu’il arrive à imiter le plus possible la réalité. On ne considère pas qu’un geste gratuit, sans utilité comme le dessin d’enfant puisse avoir une valeur.
Entre 1960 et 1980, la connaissance en psychologie évolue considérablement. On s’intéresse beaucoup à l’interprétation et à la valeur thérapeutique desdessins.
Après 1980, l’enfant devient une catégorie sociale à part entière. On s’intéresse à son développement. Et, on commence à reconnaître l’utilité du dessin d’enfant dans ce développement.
On commence à s’intéresser au dessin, soit, on lui donne aussi diverses propriétés ; cependant, on peut se demander si le dessin est réellement un moyen de mieux comprendre l’enfant. Quel est le véritablelien entre le développement de l’enfant et le dessin ? Peut-on en voyant ces dessins savoir où il en est dans son développement propre ? Peut-on analyser un dessin au point qu’il nous renseigne du psychisme de l’enfant ? Et, s’il est un moyen de mieux comprendre l’enfant, le dessin peut-il être utile au niveau pédagogique ? Un dessin d’enfant peut-il nous renseigner sur son caractère ou nous aider àdéceler ses problèmes ?
Nous allons tout d’abord dans ce dossier traiter du développement du dessin enfantin, afin d’en saisir le rapprochement avec le développement de l’enfant. Nous étudierons pour cela les différents stades par lequel passe l’enfant.
Dans une deuxième partie nous chercherons à savoir comment le dessin peut nous aider à mieux comprendre l’enfant : tout d’abord en voyantcomment l’enfant perçoit ce qui l’entoure pour ensuite pouvoir se le représenter, ensuite nous donnerons un aperçu des méthodes qui permettent d’interpréter les dessins d’enfant.

I – Le développement du dessin chez l’enfant

Les dessins d’enfant ne sont pas les mêmes lorsqu’il a un an ou lorsqu’il en a sept, cela parait évident. Cependant on peut se demander comment cette évolution se fait, parquels stades passe l’enfant et quels sont les déclics qui le font passer d’un stade à un autre. Nous allons ici étudier deux points de vue. Nous commencerons par celui de Luquet qui fut dans les premiers à s’intéresser vraiment au dessin enfantin, puis nous verrons en quoi les idées de Widlöcher étoffent ou bien contredisent les dires du Luquet.

Les stades de l’évolution du dessin enfantin selonLuquet

Pour Luquet, le dessin enfantin est caractérisé par le réalisme. Le dessin n’est qu’un système de lignes dont l’ensemble a une forme ; cette forme a soit pour but d’apporter du plaisir à l’œil, soit de reproduire le réel. Il existe donc deux sortes de dessins, le dessin figuré et le dessin abstrait. Cependant, bien que l’enfant ne soit pas totalement indifférent à l’abstrait, pour luile dessin a pour but essentiel de représenter quelque chose.
C’est pourquoi toute la théorie de Luquet est basée sur le réalisme, chacune des phases par lequel passe l’enfant sera donc définie comme une sorte particulière de réalisme.

Première phase : le réalisme fortuit

Pour l’enfant, au départ, le dessin n’est pas un tracé exécuté pour faire une image, mais simplement pour tracer deslignes. La plupart du temps cette idée de tracer lui vient en observant les adultes et en essayant de les imiter. Mais si ce n’est pas le cas, elle peut lui venir à l’idée lorsqu’en promenant le crayon comme n’importe quel autre objet sur une surface claire, des traces apparaissent. L’enfant voit ensuite ces traces et comprend que ce sont ses propres mouvements qui les ont provoquées. Il cherche…