Le contrôle du processus de globalisation

janvier 8, 2019 Non Par admin

Le processus de globalisation économique et financière a-t-il été contrôlé ?

Alors que la finance des années 50 demeurait un domaine strictement national, où chaque investisseur n’investissait que dans son pays, les années 90 ont vu l’émergence d’un marché globalisé sans frontière, sans arrêt. Les traders agissent désormais sur la quasi totalité des titres mondiaux à n’importe quel moment.L’unification des marchés financiers nationaux au sein d’un marché global est à la base du processus de globalisation. Comment cette finance mondiale ou plutôt mondialisée a t’elle pu voir le jour à partir de la situation nationalement cloisonnée des années 1950 ?

Ce processus de globalisation est souvent décrit comme échappant à toute autorité, une sorte de nébuleuse née à partir des marchésfinanciers. Il est ainsi nécessaire de définir le terme de globalisation pour savoir ce qu’il regroupe et ainsi juger si des autorités ont pu interférer à son égard.

La question du contrôle ne doit pas être dissociée de la puissance étatique. Car la souveraineté est d’abord le fait du prince, un fait de l’Etat nation. Cette personne de droit international connaît par le phénomène de globalisationune remise en question sans précédent. C’est la première fois que l’Etat voit ses prérogatives s’effacer au profit de personnes fluctuantes souvent incarnées par une personne étrangère.

Les Etats sont désormais contraints de se plier aux lois du marché. Une concurrence s’exerce désormais entre les pays pour accueillir les entreprises. La globalisation permet une unification du territoiremondial en tant que marché unique où chaque pays devient un concurrent pour ses congénères. La question du contrôle apparaît ainsi à partir de deux angles : d’une part la protection des acquis et d’autre part par l’attraction de nouveaux capitaux.

Nous reviendrons ainsi d’une part sur le processus de globalisation et son contrôle par des institutions. Mais ce phénomène reste assez fluctuant et ilest par sa définition même au-dessus du pouvoir des états, de leur souveraineté et de leur légalisation. Poser la question de son contrôle revient à entrevoir également les modes d’adaptation notamment au niveau interétatique, pour voir comment les Etats réagissent par leur collaboration à un phénomène qui, apparemment leur échappe.

La globalisation : un phénomène nébuleux

Des Etats auxpouvoirs de contrôle amoindris
La perte des industries des pays riches
Lorsque l’on parle de globalisation, un des premiers revers qui nous vient à l’esprit est sans nul doute le processus de délocalisation à l’œuvre dans nos pays développés. Qui n’a jamais entendu dans les médias une triste fermeture d’usine qui va s’installer dans des pays à la main d’œuvre plus clémente ? Ces délocalisationssurtout concentrées dans les domaines industriels (textile notamment) nous laisse, nous occidentaux, un sentiment d’impuissance. Qui peut en effet empêcher l’entrepreneur de fermer boutique car son usine n’est plus assez compétitive ? Les pouvoirs publics paraissent bien désemparés.
D’aucuns critiquent les gouvernants occidentaux qui en 1980 mettaient en œuvre les thèses monétaristes basées sur leconsensus de Washington. Reagan et Tatcher, en figure de proue ont commencé dès les années 1980 les déréglementations, la libéralisation du commerce, l’arrêt des procédures de frein à l’entrée des marchés…Ces mesures sont à l’origine du commerce globalisé tel que nous le connaissons actuellement. Elles sont par définition un processus d’effacement du contrôle de l’Etat. Ce dernier a peu à peu aboliles règles sur les marchés : c’est un laissez-passer au laissez-faire ! La globalisation se construit dès lors sur une absence de contrôle, au moins étatique.
Car en privatisant, en dérégulant, les états ont laissé le champ aux entreprises et aux agents économiques. C’est dans ce contexte que se sont développées les, tant décriées multinationales. La vindicte populaire les désigne comme les…