Le cid
Le cid
¨Pierre Corneille
Perplexité entre l’amour et l’honneur
Examinons d’abord le parallélisme qui illustre l’hésitation entre l’amour et l’honneur. Tout au long de son œuvre, Corneille évoquela transformation de l’amour qu’éprouve Rodrigue envers Chimène. D’abord, un parallélisme à la ligne 32 dénote le doute que ressent Rodrigue entre sa bien-aimée et son père : « Je dois à ma maîtresseaussi bien qu’à mon père. » Cet énoncé montre que sa décision n’est pas finale et qu’il baigne encore dans la perplexité. Par ailleurs, un autre parallélisme à la ligne 52 confirme que son choix pourl’honneur est définitivement établi : « Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse. » L’honneur semble gagné avec succès puisque selon cette affirmation le doute n’est plus présent et paraîtainsi comme s’il n’avait jamais été question de quelconque incertitude. Par ailleurs, l’appréhension pour la peine évolue. Une fois de plus, un parallélisme à la ligne 28 vient marquer le sentiment depeine que Rodrigue conçoit en choisissant son père plutôt que Chimène : « Fer qui cause ma peine. » Le fer dénote sa bien-aimée puisqu’il s’agite ici une question de peine qu’il éprouverait s’il choisitl’honneur en opposition à l’amour. Voir, un autre parallélisme à la ligne 58 indique que la décision est close : « Ne soyons plus en peine. » La désignation est ainsi signalée, pour faire valoir quela peine n’a jamais été présente même si Rodrigue était en période de flottement entre l’amour et l’hésitation. En outre, le parallélisme est de cette façon mis en premier plan pour illustrer cettetyrannie entre deux valeurs qui sont l’essence même de cet Acte. Par ailleurs, la décision de Rodrigue se fait claire et s’oriente irrévocablement vers l’honneur.
Par la suite, voyons comment laforce de la raison communique au héros sa ténacité pour l’honneur. Fidèle à sa Chimène, Rodrigue entrevoit qu’elle est la première issue, mais il ne tardera pas à se tourner vers l’honneur au détriment…