Le cadre en psychomotricité
LeCpse
Psychomoricité
ESPM
UF5
Elaboration d’une théorie de l’intervention psychomotrice
Cours de Anne Van den Brill
Le cadre
L’espace, le temps, l’ordre et la loi.
Travail présenté par Luc HAVARD
« Le cadre d’une peinture, c’est ce qui précise les contours, le regard, confirme la profondeur. Le cadre d’une activité, quelle qu’elle soit, c’est ce qui définit le lieu et le tempsde cette activité. Le cadre thérapeutique est ce qui contient une action thérapeutique dans un lieu, dans un temps, dans une pensée. Définir ce qui nous fait travailler et ce qui anime une pensée clinique, fera partie de notre cadre ».
Le cadre est l’élément prépondérant qu’il convient de mettre en place avant toute séance de psychomotricité. La qualité de ce cadre et la façon dont il serarespecté influencera de manière déterminante l’intervention du psychomotricien. Il convient donc de toujours bien y réfléchir au préalable. Celui-ci doit idéalement offrir un maximum de permissivité, de possibilités exploratoires et motrices, à l’enfant, tout en lui garantissant un maximum de sécurité. Ceci implique une structure matérielle particulière, mais aussi une structure psychique qui passe parle respect d’un minimum de règles.
Le cadre matériel : des conditions très concrètes
Toute séance de psychomotricité se déroule dans un espace (la salle de psychomotricité) et un temps particulier et bien délimité. Dans cet espace-temps privilégié, l’enfant dispose de toute une gamme de matériel.
La salle et l’espace.
Il s’agit d’un lieu qui puisse accueillir les excitations, les plaisirsque donnent le mouvement, le geste… Il faut concevoir la salle comme un vrai réceptacle contenant les expériences sensorielles et motrices où l’enfant va pouvoir se vivre dans son corps. La salle peut être assimilée à un espace symbolique ou l’enfant pourra mettre en œuvre ses fantasmes. Beaucoup de choses y sont permises et elle doit bien être distinguée des autres espaces de vie. C’est importantpour la structuration psychique de l’enfant. Car il y a des choses qu’on peut se permettre en séance de psychomotricité et qu’on ne peut pas forcément se permettre à l’école où même dans la cour de récréation. Pour ce faire il est important de ménager un espace de transition, un espace « entre », comme le vestiaire, où on permettra aux enfants de se « poser » avant d’entrer dans la séance. Ils’agit de bien marquer qu’on va entrer dans un endroit un peu spécial.
La salle de psychomotricité est aussi et surtout un espace contenant. Elle doit conférer à l’enfant un sentiment de sécurité et de discrétion. Elle sera idéalement fermée et ne devra pas être accessible au tout venant, afin de ne pas distraire les enfants de leurs jeux et de leur garantir une certaine intimité. Dans cet espaceprivilégié on ménagera des sous-espaces : Un espace d’accueil, un espace sensori-moteur (avec des mousses), un espace plus pulsionnel pour grimper, sauter, courir… Mais aussi un coin doux, avec des coussins, des couvertures, des peluches et un coin symboliques avec des accessoires pour se déguiser : chapeau, capes, épées (qui ne blessent pas) etc… Ces différents sous-espaces doivent être bien identifiés(afin d’éviter par exemple qu’un enfant, emporté par un jeu pulsionnel, ne vienne déranger un autre qui désire se reposer dans le coin doux), mais ils peuvent être modulables (en fonction du public et de la dynamique du moment).
Le matériel
Le matériel doit offrir un maximum de possibilités : jeux psychomoteurs, jeux pulsionnels, jeux symboliques. « L’objet est le partenaire privilégié dupsychomotricien. Il est médiateur du contact, d’échange, de communication et permet d’élargir l’espace relationnel, il fait office de tiers dans la relation ». On trouvera donc des bancs suédois pour jouer à l’équilibre, des espaliers pour grimper, un ou plusieurs plinths , un trampoline pour sauter, un toboggan pour glisser, un gros matelas pour se laisser tomber, des mousses pour construire et…