Latin théâtre de plaute

novembre 30, 2018 Non Par admin

LE THEATRE DE PLAUTE.

Plaute est l’un des plus anciens poètes comiques romains; il est, avec Térence, le seul dont mais possédions autre chose que des fragments épars. Comme le savant érudit Ritsehl l’a démontré, son nom complet était T. Maccius Plautus. Né vers l’année 254 av. J.-C. dans la petite ville de Sarsina en Ombrie, Plaute vint à Rome de bonne heure. Il y travailla soit commeentrepreneur de représentations dramatiques, soit comme constructeur de ces théâtres improvisés, bâtis en bois, qui furent pendant longtemps les seules salles de spectacles connues des Romains. Il amassa ainsi quelque argent; mais il le reperdit entièrement dans des spéculations financières ou commerciales, et il fut obligé, pour vivre, de se louer comme manoeuvre dans un moulin. Tout en tournant lameule, il composa ses premières pièces, probablement vers l’année 224. Elles obtinrent beaucoup de succès, et bientôt Plaute put quitter son dur métier pour se consacrer exclusivement au théâtre. Pendant près de quarante ans, il écrivit des comédies. Il mourut à l’âge de soixante-dix ans environ, en l’an 184 av. J.-C.

Le théâtre de Plaute appartient au genre appelé à Rome la Comaedia Palliata,c’est-à-dire la comédie en pallium ou manteau grec. Plaute a en effet beaucoup emprunté aux poètes comiques de la Grèce. Il n’a pas imité Aristophane ni les auteurs de la Comédie ancienne, parce que le gouvernement romain défendait, sous les peines les plus sévères, que l’on se servit du théâtre pour attaquer ses ennemis ou pour exposer des opinions politiques. Plaute s’inspira surtout de la Comédienouvelle; il puisa la plupart des sujets de ses pièces dans les oeuvres de Ménandre, de Philémon et de Diphile. Ménandre lui fournit la Cistelluria, les Bacchides, le Miles Gloriosus, le Paenulus, le Stichus; de Philémon, il tira la Mostellaria, le Mercator, le Trinummus; à Diphile il prit la Casina.
La scène se passe toujours, au moins en apparence, dans une ville grecque; les personnagesportent des noms grecs : Amphitryon, Euclion, Philocrates, Aristophontes, Menaechmus Sosiclès, Pleusidippus, Antiphon, Philumena, Pamphila, Megaronides, Calliclès, Pyrgopolinice, etc. Les caractères eux-mêmes, dans leurs traits principaux, sont simplement transposés de la Comédie nouvelle : chez Plaute comme chez Ménandre et Philémon, abondent les esclaves fripons et rusés, les marchands perfides etvoleurs, les procureuses sans vergogne ni scrupules, les vieillards imbéciles ou débauchés, les fils irrespectueux, les cuisiniers escrocs, les entremetteurs impudiques, les parasites toujours affamés, les soldats toujours fanfarons. Ce serait pourtant une erreur et une injustice de croire que Plaute a été seulement un traducteur, ou qu’il s’est contenté d’adapter au goût des spectateurs romains lesoeuvres des poètes grecs.
D’abord Plaute a observé par lui-même et il connaît, par sa propre expérience, tous ces types de la Comédie nouvelle; il les a vus soit dans les ports de la Grèce et de l’Orient, qu’il visita au moment où il se livra à ces spéculations financières et commerciales qui engloutirent son pécule; soit à Rome, où il fréquentait de préférence les petites gens, et où lesesclaves grecs affluèrent dès la fin du IIIe siècle et le début du IIe av. J. C. Et d’autre part, il a introduit dans ses pièces une foule de traits de moeurs, d’incidents et de mots qui sont exclusivement romains. Le poète s’adressait à un public peu lettré, qui, ne connaissait pas ou qui connaissait mal la Grèce; il devait assaisonner, pour ainsi dire, d’une sauce romaine les plats grecs qu’il luiservait. Plaute dépouilla ses modèles de la finesse attique et du charme délicat qui caractérisent la Comédie nouvelle; sa verve souvent grossière, toujours vive, ses mots crus, ses calembours pittoresques, les «-coups de gueule et les coups de poing » devant lesquels il ne recule pas, rappelleraient plutôt Aristophane, si les uns et les autres n’avaient une saveur vraiment originale et toute…