Lais du moyen-age
Le lai est une forme fixe de la poésie apparu au xiie siècle et qui a désigné successivement des genres de poésie assez différents.
Au Moyen Âge, ce mot était employé au sens de « chant » (ou plutôtrécit chanté) ou de « mélodie » ; on connaît le lai narratif, ancêtre du fabliau, et le lai lyrique.
L’origine du lai et de son nom est peut-être née d’anciens souvenirs littéraires celtiques(liais en gallois ou laoith en gaélique) car les vieilles légendes de la « matière de Bretagne » y tiennent une grande place, mais on y trouve toujours aussi la matière de France et lamatière de Rome.
Lelai narratif Au xie siècle, le lai, en France, se rattache intimement aux romans d’aventures, dont il diffère surtout par une moindre étendue. Il n’en est, à proprement parler, que la réduction. Telssont le lai d’Haveloc, par Gaimar, le lai d’Ignaurès, par Renaut, les divers lais sur Tristan et Iseut, etc. et qui sont les récits abrégés d’une légende amoureuse et dramatique ou d’un de ses épisodes.Le lai est alors à peu près synonyme de fabliau, à cette différence que le lai était empreint de sensibilité et de mélancolie, tandis que le fabliau s’ouvrait plus volontiers à la verve et à lagauloiserie. À ce titre, le lai narratif est considéré parmi les précurseurs du genre littéraire de la nouvelle.
Le lai, sous cette forme de récit romanesque, est surtout représenté, au xiie siècle,par Marie de France. Le sujet des nombreux lais conservés sous son nom est presque toujours emprunté à la matière de Bretagne, et elle a le soin de le rappeler elle-même. Ils plaisaient beaucoup, dit unauteur du temps, aux comtes, barons et chevaliers, et surtout aux dames, « dont ils flattaient les volontés. » Le sentiment tendre et mélancolique imprimé par Marie de France au genre lui-même estparfaitement marqué dans ce passage du Lai du chèvrefeuille à propos de Tristan et d’Iseut :
Le lai lyriqueComme ceux de cette époque, les lais de Marie de France sont en octosyllabes et ne sont…