L’agriculture biologique et durable garantit?elle un environnement sain et un équilibre social tout en étant économiquement viable ?
Agriculture biologique et agriculture durable
L’agriculture biologique et durable garantit?elle un environnement sain et un équilibre social tout en étant économiquement viable ?
INTRODUCTION En 1972, l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements) publie la charte éthique de l’agriculture biologique, qui définit les objectifs écologiques, sociaux, humanistes et économiques de la Bio. Elle cherche à définir les normes d’une agriculture productive, durable, respectueuse de la biosphère, donc une agriculture pour les hommes de demain, généralisable à l’ensemble de notre planète : objectifs écologiques : Favoriser une agriculture qui produise plus d’énergie qu’elle n’en consomme, la prévention, favoriser une démarche écologique à tous les échelons de la filière : mode de transformation qui économise l’énergie, emballage biodégradable et non gaspilleur d’énergie à la fabrication, à l’utilisation et à la distribution, distribution limitant les transports, … objectifs sociaux et humanistes : Solidarité, pratique d’une agriculture qui ne participe pas au pillage des pays pauvres, lien entre producteur et consommateur, … objectifs économiques : Favoriser le partenariat local, régional, national et international, privilégier la distribution de proximité,… Voici la définition telle qu’elle était en 1972. Aujourd’hui, l’agriculture biologique progresse sous l’influence de différents facteurs que nous étudierons à travers cette analyse. Le sujet de l’agriculture biologique étant vaste, nous concentrerons nos recherches sur le territoire français, en nous intéressant davantage aux stratégies commerciales et aux enjeux de communication des acteurs de l’agriculture durable sur le marché français. Le consommateur final sera également l’objet d’une analyse, ses attentes et en quoi le bio est une solution à ses préoccupations en terme de qualité de vie et de santé. En effet, suite aux problèmes récurrents de sécurité alimentaire, les Français se méfient des produits issus de l’agriculture conventionnelle dont on a pu constater les effets sur la santé animale et humaine ces dernières décennies. MALADIES CHRONIQUES, CANCERS ET SUBSTANCES CHIMIQUES En vingt ans, les cancers ont augmenté de 40 % et l’asthme a doublé (un enfant sur trois est touché en Europe). Aujourd’hui, 10 % des enfants présentent des allergies et un couple sur sept rencontre des problèmes de stérilité (50% de baisse du nombre de spermatozoïdes sur les deux?trois dernières générations)… Comment expliquer le développement de ces maladies chroniques ? Prenons l’exemple des cancers. Aujourd’hui, un homme sur deux et une femme sur trois sont confrontés à un cancer. Malgré les progrès thérapeutiques, les cancers progressent. La prévention, limitée à la lutte contre le tabac et l’alcool, s’avère payante dans certains cas, mais échoue à enrayer la progression d’autres types de cancers. Car les cancers qui augmentent le plus sont justement ceux que l’on ne peut pas attribuer au tabagisme ou à l’alcoolisme. Les cancers touchant les enfants augmentent de 1 % par an tous types de cancers confondus (on atteint 2 % pour les cancers cérébraux et 3 % pour les leucémies). En vingt ans, le nombre de cancer du sein a été multiplié par deux, et celui des cancers de la prostate par trois.
(Source : Greenpeace, 2009)
Agriculture biologique et agriculture durable ? Elodie Murgia, Agathe Owen et Sophie Reynaud 2
LE CONCEPT DE « SANTE ENVIRONNEMENTALE » Les chiffres ci?dessus nécessitent une nouvelle approche de la prévention du cancer en prenant en compte les « causes environnementales » : alimentation, pollution, pratiques individuelles à risques …