La renaissance

janvier 10, 2019 Non Par admin

1) Humanisme et Renaissance

A la fin du Moyen Age, une nouvelle vision du monde, inspirée par la redécouverte de l’Antiquité, apparaît en Occident.
Dès le 14ème siècle, l’Italie est le lieu d’un renouveau intellectuel imprégné de culture gréco-latine.
Celle-ci irrigue la société italienne par le biais des relations commerciales avec l’Empire byzantin qui mettent les Italiens au contact de laGrèce ancienne.
Dans les grandes villes marchandes de l’Italie, la bourgeoisie se développe et s’assure le contrôle de la cité.
En 1453, la prise de Constantinople par les Turcs ottomans provoque un exode des érudits grecs qui cherchent refuge dans la péninsule.
La redécouverte des textes anciens passe alors par la mise au point d’une méthode de critique des documents, comme la philologie deValla (1407 – 1457).
Il s’agit désormais de restituer le sens original des oeuvres de l’Antiquité en en assurant une traduction de qualité.
Cette renaissance de la culture classique est soutenue par de puissants mécènes, comme les Médicis à Florence ou le pape Nicolas V dont la bibliothèque est fameuse.

Un nouveau moyen de diffusion, l’imprimerie, favorise à son tour un profond renouveauartistique et littéraire.
Avant le 15ème siècle, il n’existe que des livres manuscrits recopiés sur parchemin, et donc très coûteux.
Le papier, connu par l’intermédiaire des Arabes, devient peu à peu d’usage courant.
L’invention de Gutenberg est décisive.
L’emploi de caractères de bois puis de plomb, mobiles et réutilisables, permet la fabrication de livres à moindre coût grâce à l’utilisationd’une presse efficace.
Le premier livre imprimé, une Bible, l’est ainsi vers 1450 à Mayence.
Des ateliers typographiques s’installent un peu partout en Europe, où l’on estime que vingt millions d’ouvrages sortent des presses avant la fin du siècle.
Le public s’élargit progressivement et les livres se répandent en dehors des milieux d’Eglise.

Ceux qu’on appelle désormais les humanistes fontconfiance à l’homme et valorisent les activités esthétiques et intellectuelles.
L’homme doit épanouir à la fois son corps et son esprit, selon l’idéal d’ « un esprit sain dans un corps sain ».
Les humanistes tissent des relations étroites à travers toute l’Europe, aussi bien par leur correspondance que par leurs déplacements que facilite l’utilisation d’une langue commune, le latin.
C’est le temps dela « République des lettres ».
Les humanistes se tournent davantage vers les auteurs de l’Antiquité païenne que vers les pères de l’Eglise.

Erasme, « prince des humanistes », est le type même de l’humaniste de la Renaissance.
Fils naturel d’un prêtre, il naît aux Pays-Bas en 1469.
Il est ordonné prêtre à son tour et séjourne en France et en Angleterre, où il se découvre une vocation d’hommede lettres.
En 1506, il part pour l’Italie.
Sa renommée est considérable jusqu’à sa mort en 1536.
Elle est favorisée par la diffusion de ses oeuvres qui, comme l’Eloge de la Folie (1511) ou l’Institution du Prince Chrétien composée en 1516 pour l’empereur Charles Quint, connaissent une audience très importante.

Les idées nouvelles apparaissent en France par le biais des guerres d’Italiemenées de 1494 à 1525 par Charles VIII, Louis XII et François Ier.
Les nobles en rapportent des tableaux, des statues, mais aussi des livres.
François Ier (1515 – 1547) attire à sa cour Léonard de Vinci et d’autres artistes transalpins.
Tout comme sa soeur Marguerite de Navarre, il soutient et protège les humanistes.
A l’initiative du roi, l’helléniste Guillaume Budé fonde en 1530 le collège deslecteurs royaux, le futur Collège de France.
En 1532, François Rabelais publie Pantagruel avant de lui donner un début, Gargantua, en 1534.
Il décrit dans son oeuvre une quête incessante de l’intelligence et une confiance absolue dans l’homme : « fais ce que voudras » est ainsi la seule règle de l’abbaye de Thélème fondée par Gargantua.

A la génération suivante, l’humanisme inspire des…